La Maison Blanche a affirmé mardi qu'aucune dose de vaccin contre la grippe H1N1 n'était en route pour Guantanamo, pour répondre aux critiques qui ont accueilli l'annonce que les détenus de la prison devaient être vaccinés, en pleine pénurie pour les personnes à risque.

«Il n'y a pas de vaccin à Guantanamo, il n'y a pas de vaccin en route pour Guantanamo», a affirmé mardi le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs, interrogé par un journaliste sur la polémique.

«Je ne sais pas ce que le Pentagone a dit, je sais, parce que j'ai demandé hier s'il y avait des vaccins là-bas ou s'il y en avait en chemin, que la réponse aux deux questions est: non», a-t-il ajouté, en démentant que la Maison Blanche ait arrêté l'expédition des doses en raison de la polémique.

Depuis que le Pentagone a annoncé à la fin de la semaine dernière que, comme les militaires et les civils présents sur la base navale américaine, les détenus de Guantanamo allaient être vaccinés contre la grippe, en effet les critiques fusent dans les médias américains.

«Nous attendons encore les doses (mais), quand elles arriveront, nous commencerons la procédure», a néanmoins assuré à l'AFP Brook Dewalt, porte-parole du centre de détention, après l'intervention de M. Gibbs. «Nous ne savons pas quand» les vaccins seront livrés, a-t-il précisé, reconnaissant qu'ils n'avaient pas encore été expédiés.

La vaccination sera obligatoire pour les militaires et sur la base du volontariat pour les détenus, a-t-il ajouté.

Les Etats-Unis souffrent d'une pénurie de vaccins au moment où la grippe H1N1 gagne du terrain. Selon Anthony Fauci, directeur de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), le pays devra se contenter d'un cinquième de doses en moins que le nombre initialement prévu d'ici à la fin de l'année à cause de prévisions de livraison trop optimistes.

Quarante-six des 50 Etats américains ont fait part d'un taux d'infection élevé, et plusieurs millions de personnes sont malades.