Après avoir atteint les États-Unis et l'ouest du Canada, la deuxième vague de la grippe A (H1N1) vient de faire sa première victime au Québec. La campagne de vaccination débutera lundi, soit deux semaines plus tôt que prévu.

Les autorités de santé publique ont annoncé qu'une femme de 87 ans de la région de Québec est morte, mardi, après avoir contracté le virus. Depuis septembre, on a recensé 174 cas d'infection dans la province, dont 27 ont nécessité une hospitalisation. La majorité des cas ont été signalés au cours des derniers jours.

«Tous ces éléments confirment que nous sommes dans la deuxième vague», a annoncé mercredi le directeur national de la santé publique, Alain Poirier.

Le Dr Poirier a admis que cette deuxième phase arrivait plus tôt que les autorités ne l'auraient souhaité. «Mais selon toute probabilité, les experts nous disaient que ce serait à l'automne», a-t-il dit, soulignant que l'activité grippale était forte depuis plusieurs semaines aux États-Unis.

Après avoir été homologué par le gouvernement fédéral, le vaccin est maintenant disponible au Canada. Au Québec, la campagne commencera à partir de lundi et s'étendra de façon graduelle.

«On parle de la plus grande campagne de vaccination que le Québec aura connue», a déclaré le ministre de la Santé, Yves Bolduc.

Certains groupes seront vaccinés en priorité : les travailleurs de la santé, les personnes atteintes de maladies chroniques, les femmes enceintes, les enfants âgés de 6 mois à 5 ans, l'entourage de ceux qui ne peuvent recevoir le vaccin (nourrissons et immunodéficients), ainsi que les résidants de communautés éloignées.

Les gens qui ne correspondent pas aux groupes cibles ne se verront pas refuser le vaccin, mais les autorités comptent sur leur «sens civique» afin de respecter la priorité. Dès samedi, tout l'information sur les modalités de la vaccination dans les différents régions sera accessible.

Les doses sont arrivées

Le gouvernement fédéral a déjà fourni 430 000 doses du vaccin au Québec, qui attend une deuxième livraison d'ici la fin de la semaine. Par la suite, la province recevra les doses à raison de 600 000 à 800 000 par semaine, a indiqué Alain Poirier.

Les essais cliniques menés au Canada ne sont pas encore terminés, mais «toutes les étapes essentielles ont été respectées», a indiqué le Dr Poirier. Le vaccin est «sécuritaire» et «efficace», a-t-il ajouté, précisant que la vaccination assure une protection de 95% à 98%.

Toutefois, le vaccin procure une immunité environ 10 jours après l'injection. Ainsi, les groupes à risque seront immunisés deux semaines après l'éclosion de la deuxième vague. Les autorités ne sont pas inquiètes pour autant, mais elles invitent la population à respecter assidûment les règles d'hygiène.

Le réseau de la santé est prêt pour débuter la vaccination, a indiqué la porte-parole du ministère de la Santé, Dominique Breton. On compte sur une liste de 40 000 étudiants en santé et de 9000 retraités de la fonction publique pour prêter main-forte aux professionnels du réseau.

L'Ordre des infirmières du Québec a fourni le nom de plus de 5000 infirmières du secteur privé ou à la retraite depuis peu. «Les infirmières vont mettre l'épaule à la roue en cas de vaccination massive», a assuré Lise Provost, attachée de presse de l'Ordre.

- Avec Isabelle Audet