La Chine a lancé lundi un programme de vaccination contre la grippe H1N1 à Pékin auprès d'au moins 100000 participants aux festivités du 1er octobre, devenant le premier pays au monde à mettre en oeuvre une campagne de vaccination de masse.

«Le 21 septembre, Pékin a pris les devants en Chine en débutant les vaccinations contre la grippe H1N1», a indiqué un communiqué du Bureau de la santé de la capitale sur son site Internet. «Nous menons actuellement une campagne de vaccinations en priorité pour les étudiants qui vont participer aux festivités de la fête nationale», explique le communiqué.

«Pour assurer un bon travail de vaccination réglementaire, efficace et sûr, le Bureau municipal de la santé a détaché 500 médecins et infirmières qualifiés et expérimentés des meilleurs hôpitaux pour former 49 groupes de vaccination (...) qui se sont rendus dans les universités, les lycées et les écoles afin de mener des campagnes de vaccination préventives», a ajouté le texte.

Les vaccinations sont gratuites et se font sur la base du volontariat, a affirmé le Bureau de la santé.

Selon les médias officiels, au moins 100.000 élèves devraient participer la semaine prochaine aux festivités marquant les 60 ans du régime communiste.

«Nous croyons que la Chine est le premier pays au monde à avoir débuté des vaccinations en masse pour la grippe H1N1», a déclaré à l'AFP Vivian Tan, porte-parole pour la Chine de l'Organisation mondiale de la santé (OMS).

Le ministère de la Santé prévoit de faire vacciner 65 millions de personnes, soit 5% de la population chinoise, avant la fin de l'année.

Les États-Unis ont prévu qu'un peu plus de 40 millions de doses seraient disponibles dès la première semaine d'octobre pour commencer leur campagne de vaccination. La France estime, pour sa part, qu'entre deux à trois millions de doses de vaccins seront disponibles à la mi-octobre.

La Suisse a acheté 13 millions de doses de vaccins contre la grippe H1N1 qui commenceront à être livrées fin septembre.

La Chine a été à la pointe dans le monde sur le front des vaccins dans la course que se livraient les laboratoires, produisant notamment le premier vaccin unidose, avec au moins cinq compagnies ayant reçu l'agrément officiel.

Outre les participants aux grandes festivités du 1er octobre, seront vaccinés prioritairement les employés du secteur de la santé, des douanes et des transports, suivis des soldats, des policiers, des jeunes de 5 à 19 ans, des malades cardiaques et de ceux souffrant d'affections pulmonaires.

Des vaccins ont été distribués dans huit provinces, dont le Guangdong (sud), le Shandong (est), le Sichuan (sud-ouest) et le Hunan (centre), plus particulièrement touchés.

À l'approche de l'automne et de l'hiver, les cas se sont multipliés en Chine, passant de plus de 3.000 mi-août à 13.262, selon le dernier bilan du ministère de la Santé publié lundi.

Aucun mort n'a été enregistré jusqu'à présent sur le sol chinois. Dans le monde, la grippe H1N1 a tué 3.205 personnes, selon les derniers chiffres de l'OMS.

La Chine s'attend cependant à des morts «inévitables» parmi les dizaines de millions de personnes qui pourraient être contaminées, a affirmé récemment un haut responsable du ministère de la Santé.

Après les premiers cas relevés sur le continent américain, la Chine avait pris des mesures strictes pour éviter que le virus ne se propage, comme des quarantaines systématiques de personnes présentant des symptômes grippaux à leur arrivée sur le territoire.

Pour les spécialistes, le pays, critiqué en 2003 dans sa gestion de l'épidémie de SRAS (pneumonie atypique), en a tiré des leçons.

La crise du SRAS, qui avait tué près de 800 personnes dans le monde, dont 349 en Chine, avait été cachée dans un premier temps par les autorités.