Des chercheurs australiens ont possiblement réussi à déterminer pourquoi certaines personnes atteintes de la grippe A (H1N1) souffrent d'une maladie potentiellement mortelle. Et s'ils ont raison, il existe un outil dans tout l'arsenal de traitements qui pourrait réduire le nombre de victimes de ce virus pandémique.

Les chercheurs ont découvert que les femmes enceintes qui sont devenues sérieusement malades, après avoir contracté le nouveau virus H1N1, comptaient sur une faible proportion d'un anticorps particulier, nommé IgG2, reconnu pour combattre les virus et aider le corps à réagir au vaccin.

Par ailleurs, ont noté les chercheurs, les femmes modérément malades étaient moins enclines à compter sur une faible proportion de cet anticorps.

Selon le docteur Lindsay Grayson, directeur du Service de maladies infectieuses d'Austin Health, un réseau de trois hôpitaux à Melbourne, les chercheurs ont fait une découverte à la fois intéressante et surprenante. Le docteur Grayson croit que c'est la première fois que l'on établit un lien entre de sévères cas d'influenza et d'importants déficits immunitaires.

A partir de tests ordonnés pour des patients transportés à l'unité de soins intensifs, les chercheurs ont noté que chacun d'entre eux était atteint d'une déficience en IgG2.

Dans certains cas les plus sévères, on a constaté des niveaux d'anticorps IgG2 équivalant au tiers de ceux notés chez les personnes modérément malades.

Dans un cas particulier, celui d'un patient dont l'état de santé se détériorait rapidement, les chercheurs se sont demandé si la gammaglobuline, un produit sanguin contenant des anticorps récoltés à partir de dons sanguins, pouvait aider.

Or, trois des quatre patients gravement malades et soignés à l'aide de gammaglobuline ont survécu, déjouant ainsi les prédictions de ceux qui prenaient soin d'eux.

Bien que les travaux des chercheurs se soient limités aux femmes enceintes, le docteur Grayson et des collègues pensent qu'il serait utile de vérifier si cette déficience pourrait expliquer pourquoi un certain nombre de personnes atteintes du virus A (H1N1) deviennent gravement malades alors que la majeure partie des gens ont des symptômes apparentés à une grippe.

Le docteur Donald Low, microbiologiste en chef de l'hôpital Mount Sinai de Toronto, croit que ces découvertes, bien que préliminaires, sont emballantes. Aussi, elles pourraient permettre d'expliquer pourquoi les autochtones semblent plus à risque de développer une sévère maladie s'ils contractent la grippe A (H1N1).

Il souhaite que cette hypothèse soit étudiée avec plus d'attention.