La propagation de la grippe A (H1N1) a fait une nouvelle catégorie de victimes au Canada: des porcs. Un troupeau d'une ferme de l'Alberta a été contaminé au cours des derniers jours par le virus qui préoccupe actuellement le monde entier.

Les animaux sont tombés malades après être entrés en contact avec un agriculteur qui rentrait justement d'un voyage au Mexique, a confirmé hier l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) lors d'un point de presse à Ottawa. Il s'agit des premiers cas de H1N1 détectés chez des porcs depuis le début de la crise, et donc, vraisemblablement, du premier cas de contagion d'un homme vers un animal.

 

Le troupeau a immédiatement été placé en quarantaine, et les bêtes sont maintenant toutes rétablies ou en voie de l'être. L'agriculteur n'est plus malade non plus.

L'ACIA a confirmé que les animaux atteints auraient pu de nouveau transmettre le virus à l'homme, soit dans sa version originale, soit dans une version modifiée par du matériel génétique animal. «Ce virus a une grande capacité de mutation et peut se recombiner avec des gènes de virus de porc», a confirmé hier le Dr Brian Evans, vice-président de l'ACIA.

Les autorités ont cependant assuré que la salubrité des aliments n'était nullement compromise par cette découverte. Un porte-parole de l'ACIA a même affirmé qu'il n'hésiterait pas à manger du porc de cette ferme albertaine.

Reste que cette nouvelle pourrait avoir des conséquences pour les producteurs de porc canadiens. Plusieurs pays ont déjà adopté des restrictions sur les importations de porc, et l'Égypte a commencé hier l'abattage radical et controversé des 250 000 porcs élevés sur son territoire.

«Tout le monde est inquiet dans les circonstances actuelles», a confié hier Jean-Guy Vincent, président de la Fédération des producteurs de porc du Québec. Les effets de la crise seraient toutefois limités pour le moment puisque aucun partenaire économique important du Canada n'a adopté de restrictions, a-t-il souligné.

Ottawa a obtenu l'assurance hier que les exportations de porcs vers les États-Unis ne seraient pas compromises par la découverte des porcs contaminés en Alberta. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) maintient qu'il n'existe aucune preuve que le virus de la grippe H1N1 puisse être transmis à l'homme par la nourriture.