Un classique! Après avoir tiré de l'arrière pendant plus de 50 minutes, les Alouettes ont pris les devants pour la première fois dans le match de la Coupe Grey alors qu'il ne restait plus de temps au tableau indicateur... Un triomphe de 28-27, qui marquera les annales de la Ligue canadienne de football, à n'en point douter.

L'équipe de Marc Trestman tirait de l'arrière 27-11 au quatrième quart et semblait se diriger vers une sixième défaite au match de la Coupe Grey depuis 2000. Or, dans un spectaculaire revirement de situation, elle a marqué 17 points et s'est sauvée avec la victoire, à la stupéfaction des dizaines de milliers de partisans vêtus de vert au Stade McMahon.

Il restait cinq secondes au match et les Alouettes perdaient, 27-25. Puis, Damon Duval a raté une tentative de placement de 43 verges, qui semblait mettre un terme à la rencontre. Mais les Roughriders ont été pénalisés pour avoir eu un joueur de trop sur le terrain... Duval a obtenu une deuxième chance, et cette fois, le botteur a livré la marchandise en réussissant un placement victorieux de 33 verges. Et enfin, les Oiseaux mettaient la main sur leur première Coupe Grey depuis 2002! Quel match...

L'attaque des Oiseaux a commencé la rencontre péniblement. Elle a obtenu son premier essai dans la dernière minute du quart initial, a commis deux revirements, et n'a marqué que trois points au cours des 30 premières minutes de jeu, ce qui a placé l'équipe dans une situation plus que précaire.

À l'inverse, celle des Roughriders a commencé la rencontre du bon pied, notamment grâce à quelques beaux jeux du demi Wes Cates. Le botteur Luca Congi a ouvert la marque avec un placement de 41 verges précisément au milieu du premier quart.

La défense des Riders a également fait du très bon boulot, entre autres lorsque Marcus Adams a fait perdre le ballon à Anthony Calvillo dans le territoire montréalais. Keith Shologan l'a cueilli et l'a ramené jusqu'à la ligne de huit verges des Alouettes. Dès le jeu suivant, le quart Darian Durant a complété une passe de touché à Andy Fantuz, et c'était 10-0 en faveur des Riders, et les Alouettes étaient déjà dans les câbles...

Les Alouettes ont enfin réussi leur premier essai dans la dernière minute du premier quart, une course de 11 verges d'Avon Cobourne. Ils se retrouvaient à la ligne de 32 verges des Riders au début du deuxième quart et en ont profité pour inscrire leurs premiers points du match, un placement de 29 verges de Damon Duval.

Puis, Duval a placé les siens dans le pétrin deux fois de suite en «réussissant» des bottés de dégagement de 23 et sept verges seulement. Les Roughriders ont profité de cette générosité de Duval pour ajouter quatre autres points -un placement de Congi et un simple de Louis Sakoda.

Les Roughriders ont augmenté leur avance à 17-3 avec un autre placement de Congi lors du dernier jeu de la demie. Sur le jeu précédent, Fantuz avait capté un relais de 28 verges de Durant, qui plaçait les Riders à la ligne d'une verge des Alouettes.

Tirant de l'arrière 17-3 après la première demie, les Alouettes sont revenus dans le coup au début du troisième quart en marquant leur premier touché du match, réduisant l'avance de ceux-ci à sept points grâce à un touché de huit verges de Jamel Richardson.

Les Roughriders ont toutefois augmenté leur avance à 10 points grâce au quatrième placement du match de Luca Congi dans les derniers instants du troisième quart.

On croyait bien que l'équipe de Ken Miller avait remporté le match lorsque Durant a marqué un touché au sol qui portait la marque 27-11, au début du quatrième quart, mais les Alouettes sont encore une fois revenus dans le match en inscrivant deux touchés, ceux de Cobourne et de Ben Cahoon. Or, avec un recul de deux points, les Alouettes ont raté leur transformation de deux points, et cette fois, les haricots semblaient cuits pour de bon...

Grâce à une belle série de sa défense, l'équipe de Marc Trestman allait toutefois obtenir une dernière chance -et elle ne l'a pas laissé filer. Et ce faisant, elle s'est débarrassée de cette étiquette de «chokers» qui lui collait à la peau.

Avec tout le poids du monde sur leurs épaules, les Alouettes ont répondu comme le font les grandes équipes. Chapeau, à un club persévérant, qui a terminé une saison remarquable avec l'un des plus spectaculaires retours de l'histoire du football canadien. We are the champions, and we'll fight 'till the end. Freddy Mercury n'aurait pu mieux dire...