L'an dernier durant la semaine de la Coupe Grey, on ne parlait que de la renaissance d'Anthony Calvillo et de Ben Cahoon. Cette année, ç'a été au tour d'un autre vétéran de connaître un regain de popularité, en défensive cette fois: Anwar Stewart.

Tout comme Calvillo et Cahoon, et aussi Scott Flory et Larry Taylor d'ailleurs, Stewart était finaliste pour la section Est à l'occasion du gala annuel de la LCF, jeudi soir, à trois jours du match de la Coupe Grey. C'est là une reconnaissance pour celui qui a réussi neuf sacs du quart, bon pour le septième rang dans la ligue cette saison, et n'avait pas été proclamé meilleur joueur défensif des Alouettes depuis 2006.

Stewart a aussi été choisi sur l'équipe d'étoiles de la LCF pour la deuxième fois de sa carrière, la première depuis 2004.

«Je ne fais que me présenter sur le terrain pour jouer, pour faire ce que les entraîneurs me demandent de faire», a déclaré Stewart lors du dîner d'équipe des Alouettes, jeudi après-midi, après l'entraînement des siens tenu derrière les portes closes. «J'aime chercher à comprendre toutes les nuances du jeu défensif, les menus détails du travail que nous avons à faire.»

«La force de notre défensive cette année, ç'a été sa capacité à mettre de la pression sur le quart. Et Anwar a été notre chef de file à ce niveau-là, a noté Cahoon. Par ses habiletés, ses capacités techniques et l'instinct naturel qu'il a pour trouver des façons de se rendre jusqu'au quart.»

«Lui et (John) Bowman sont aux ailes et ils aident à créer beaucoup de confusion, tout en étant seulement deux des quatre joueurs à le faire», a souligné Calvillo.

Stewart reconnaît que l'arrivée de Marc Trestman au poste d'entraîneur-chef des Alouettes, l'an dernier, a peut-être ravivé une flamme chez les vétérans de l'équipe.

«C'est vrai que Marc Trestman a amené beaucoup d'énergie, une attitude professionnelle aussi, a dit Stewart. Et plusieurs des choses qu'il nous enseigne, nous pouvons ensuite les appliquer à la 'vraie vie', que ce soit dans le monde des affaires ou comme homme de famille.

«C'est un type tranquille, mais incroyable. Il est très intelligent, et c'est un bon homme de famille. Je l'admire beaucoup et un jour, je voudrais être le même genre de mari qu'il est», a ajouté l'Américain originaire de la Floride qui, à l'instar de Calvillo, passe l'hiver à Montréal.

À l'image de toute l'unité

Il serait injuste de parler de renaissance dans le cas de Stewart. Il a toujours été l'un des piliers de la défensive. Il faut plutôt parler, dans son cas, d'un retour sous les feux de la rampe cette année. Un «retour» qui est évidemment attribuable au succès de toute la défensive montréalaise, qui est devenue la pierre d'assise de l'équipe cette année après avoir été inégale en 2008.

Notamment, John Bowman (12) et Keron Williams (8) ont eux aussi enregistré plus que leur part de sacs au cours de la dernière saison, se retrouvant avec Stewart au coeur d'une année remplie de succès pour la ligne défensive.

«Je ne peux pas tout faire seul. Par exemple, Keron Williams fait souvent l'objet d'une double couverture et Eric Wilson prend toujours deux joueurs en charge pour que je me retrouve à un contre un, a expliqué Stewart. Tout le monde fait son travail pour donner à l'équipe l'occasion de l'emporter. Je fais simplement partie du casse-tête et je trouve le moyen de bien m'agencer dans le portrait d'ensemble.»

Plus de maturité

Stewart, qui est âgé de 33 ans, en a fait du chemin depuis qu'il a lancé sa carrière dans la LCF, en 2002 avec les Alouettes, après deux saisons comme joueur à temps partiel chez les Stampeders de Calgary.

«J'ai beaucoup gagné en maturité, a-t-il reconnu. Tu étudies davantage le jeu en vieillissant, parce qu'il y a des choses que tu pouvais faire avant que tu ne peux plus faire maintenant.

«Par exemple, quand j'étais jeune, je pouvais sortir et faire la fête, et ça ne paraissait pas à l'entraînement. Mais maintenant, je dois donner l'exemple aux jeunes, leur montrer que ce n'est pas là la bonne façon de faire les choses, parce que ça t'empêche d'être à ton meilleur. Je veux qu'ils réalisent que bien que tu puisses avoir un peu de succès en faisant ça, tu aurais encore plus de succès en faisant les choses de la bonne façon.»

«L'une des choses qui me rend enthousiaste, c'est à quel point les vétérans travaillent fort durant la saison morte, a indiqué Calvillo. Je sais que j'investis beaucoup de temps et de travail pour me garder en forme, et Anwar fait la même chose. Tu veux toujours garder un pas d'avance, parce que les jeunes qui montent sont tout aussi avides que toi de bien faire.

«De voir tout le dévouement dont (Stewart) fait preuve durant la saison morte pour se préparer en vue de la saison régulière, c'est incroyable, a ajouté le vétéran quart des Oiseaux. Et je crois que ça déteint sur les jeunes, parce qu'ils voient le travail qu'il fait et ce que ça rapporte.

«Les jeunes, parfois, pensent qu'ils peuvent s'en sortir rien qu'avec leurs qualités athlétiques naturelles. Mais vient un temps où, si tu veux accéder à un autre niveau, tu ne dois pas attendre d'être vieux pour le réaliser - fais-le maintenant et tu seras un monstre. Et je pense que (Stewart) est l'exemple parfait de cela.»

«Il a toujours été solide et constant, mais vient un temps dans une carrière où tu réalises que jouer au football est en train de devenir un emploi à temps plein, a fait remarquer Cahoon. Alors tu t'entraînes différemment, et toute ta préparation est faite en fonction du fait que maintenant, tu dois tout faire pour continuer à mettre du pain sur la table.»