Les Alouettes de Montréal en ont assez de passer pour les Bills de Buffalo du nord et de constamment perdre la face au match de la Coupe Grey.

Les Oiseaux en seront, ce dimanche, à leur septième présence au match de championnat de la LCF depuis 2000. Ils ne l'ont emporté qu'une fois, en 2002. Leurs quatre dernières présences se sont soldées par des défaites, dont celle de l'an dernier à Montréal, aux mains des Stampeders de Calgary.

Mais comme l'a dit Anthony Calvillo en début de semaine, assez c'est assez. Pas question de faire comme les Bills, qui ont disputé quatre fois le Super Bowl sans jamais l'emporter au début des années 1990, et ainsi joindre le club des grands perdants de l'histoire du sport.

Les hommes de Marc Trestman entendent bien terminer la campagne de la même manière qu'ils l'ont entreprise, c'est-à-dire en signant une victoire à Calgary, comme ils l'ont fait le 1er juillet dernier face aux Stampeders, à l'occasion de leur match inaugural. Et ils semblent plus déterminés que jamais à le faire.

«Ce qui me fait dire que l'équipe de cette année est différente, c'est la fiche de 5-1 que nous avons conservé après avoir décroché le titre dans la section Est tôt cette saison», a noté Calvillo, mercredi, avant d'aller fouler le terrain du stade McMahon pour la première fois de la semaine. «Ceci est une équipe qui tire beaucoup de fierté de la qualité de son travail et de sa volonté de jouer du football comme elle en est capable.»

En matinée, à l'occasion du traditionnel point de presse avec les entraîneurs des équipes en lice à la Coupe Grey, Trestman a indiqué que cette fameuse fiche de 1-5 du club montréalais depuis 2000 «n'a aucune signification à nos yeux maintenant».

«Je ne veux pas imposer les paramètres dont les joueurs se serviront pour se préparer en vue du match, mais nous traitons cette semaine comme une entité distincte des autres semaines, a dit Trestman. Le match de la semaine à venir n'a rien à voir avec celui de la semaine précédente - ç'a été là notre approche tout au long de la saison.

«Ceci est une équipe différente des années passées, comme il s'agira d'une équipe différente de celles des années futures», a ajouté l'entraîneur.

«Marc Trestman a changé l'attitude de cette équipe et ce n'est pas arrivé du jour au lendemain, a souligné Calvillo, en laissant entendre que l'influence de l'entraîneur s'est faite encore plus sentir cette année, à sa deuxième campagne à la barre de l'équipe. Je n'aurais jamais pensé que ç'aurait été possible, mais il a réussi à amener les joueurs à marier la confiance en soi avec l'humilité devant l'adversaire.»

Trestman a aussi louangé ses joueurs, les vétérans surtout, qui ont pris l'équipe en mains cette année.

«Ce sont les joueurs qui ont eux-mêmes pris les rênes de l'équipe, qui ont décidé de se rendre redevables les uns envers les autres, a expliqué l'entraîneur. Tout le monde a appris à mieux se connaître comme êtres humains, donc ils se comprennent mieux les uns les autres parce que les relations entre eux se sont approfondies. Ce qui leur permet de jouer avec plus de passion et d'émotion.»

«Parce que l'équipe se gère davantage toute seule, (Trestman) a moins besoin de se mêler de ce qui se passe, a reconnu le maraudeur Matthieu Proulx. Les gars ont une attitude plus professionnelle, ils savent comment se comporter, donc les entraîneurs ont moins besoin d'intervenir.

«Tout le monde sait un peu plus à quoi s'en tenir (cette année), tout le monde connaît son rôle et le respecte, a ajouté Proulx. Il y a un immense sentiment de respect entre tous les joueurs, donc on est une belle famille, on est unis, et c'est ce qui fait la différence cette année.»

«Nous avons le sentiment d'avoir un groupe spécial de joueurs, a indiqué le joueur de ligne à l'attaque Scott Flory. Il y a plusieurs individus de qualité dans l'équipe - pas juste en tant que joueurs de football, mais comme personnes. Le groupe s'est vraiment bien soudé, tout le monde a vraiment confiance les uns envers les autres. C'est là l'un des aspects que Marc (Trestman) a vraiment bien développé, le niveau de confiance entre les joueurs.»

Un Calvillo nouveau

Souvent, quand on a évoqué les insuccès des Alouettes à la Coupe Grey dans le passé, c'est surtout Calvillo qu'on a pointé du doigt. Le quart des Alouettes a toujours accepté le blâme avec calme. Il a répété, mercredi, que c'est dans cette optique qu'il a adopté, au cours de la dernière saison morte, un programme rigoureux que lui ont fait suivre deux préparateurs physiques. Il a aussi dramatiquement modifié son alimentation.

Calvillo a dit avoir fait ça dans le but d'avoir plus d'énergie dans les fins de match en saison régulière, mais aussi afin d'être à son sommet en fin de saison, alors que l'enjeu devient plus crucial.

«Souvent, à ce temps-ci de l'année, je sentais que mon corps et ma tête déclinaient, a avoué le quart de 37 ans. J'ai fait beaucoup de choses (l'hiver dernier) qui font en sorte que je suis beaucoup plus résistant mentalement et physiquement.

«L'an passé, j'étais vidé au moment de faire les entrevues d'après-match à la télé (en matchs éliminatoires). Je voulais seulement déguerpir au plus vite. Mais cette année, après le match de dimanche dernier, je serais retourné volontiers sur le terrain pour disputer une autre rencontre.»