Roger Federer disputera cet après-midi la 21e finale de Grand Chelem de sa carrière et paraît bien armé pour en remporter une 16e. Le Suisse, numéro un mondial, a écarté hier sans problème le Serbe Novak Djolovic, 7-6, 7-5, 7-5, pour prendre rendez-vous avec le néophyte argentin Juan Martin Del Potro.

En état de grâce cette année, Federer s'est même permis un coup de magicien dans la partie décisive. Chassant un lob parfait de son rival, il a réussi un passing imparable en frappant entre ses jambes pour surprendre Djokovic et obtenir trois balles de bris.

«C'est le genre de coup qu'on pratique à l'entraînement et qui ne marche jamais quand on l'essaie, a déclaré le Suisse après le match. C'est incroyable de l'avoir réussi aujourd'hui, dans un moment décisif. C'est pour ça que c'est le plus beau coup de ma carrière.»

Djokovic s'est incliné devant son rival. «C'est le plus grand joueur de l'histoire et il joue le meilleur tennis de sa vie présentement. Sur son coup magique, il n'y a rien à dire, sinon bravo!»

Federer, qui n'a jamais perdu en six matchs contre Del Potro, tentera de remporter un sixième titre consécutif à New York. «Il joue très bien présentement et a bien fait contre Rafa (Nadal), a estimé Federer de son prochain rival. Il sera très motivé par sa première grande finale. À Roland-Garros, il m'avait vraiment poussé en demi-finale.»

Del Potro avait en pris les devants deux manches à une en demi-finale des Internationaux de France, avant de s'incliner en cinq longues manches.

Nadal était vidé

Del Potro a mérité sa place dans une première finale du Grand Chelem en disposant facilement de l'Espagnol Rafael Nadal en trois manches de 6-2, 6-2, 6-2. À 20 ans, le géant argentin (1,98 mètre) a véritablement éclaté cette année, avec deux titres et un jeu plus complet. Certes, sa puissance et ses services restent ses meilleurs atouts, mais il peut désormais soutenir les échanges face aux meilleurs de ses rivaux.

Hier, après sa victoire, il a promis au public new-yorkais: «Je vais me battre jusqu'au dernier point pour vous, pour tous les amateurs de tennis, pour offrir du beau tennis.»

Premier Argentin en finale du US Open depuis Guillermo Villas en 1977, Del Potro a disputé un match exceptionnel contre Nadal. «C'est le plus beau moment de ma vie», a-t-il prétendu.

Le numéro six mondial n'a toutefois pas eu à puiser au fond de ses réserves. Nadal était diminué par une élongation musculaire à l'abdomen et par un horaire ridicule au cours des derniers jours. Son match de quart de finale contre le Chilien Felipe Gonzalez, amorcé jeudi soir, n'a été complété que samedi après-midi, après 40 heures d'attente. Mais c'est la blessure, subie à Montréal pendant la Coupe Rogers, qui a vraiment sonné le glas pour l'Espagnol.

Après sa défaite, Nadal a reconnu que cette blessure l'empêchait de varier ses coups, surtout au service. «Je ne pouvais servir qu'au milieu du terrain, sinon la douleur était trop intense. Mais Juan Martin a beaucoup mieux joué que moi et il mérite bien sa place en finale.»

Bon prince, Nadal a raté un huitième rendez-vous avec Federer en finale de Grand Chelem, un premier à New York. Il est aussi passé à côté d'une chance de remporter le seul titre majeur qui manque à son palmarès.