Il est 21 h 44. Michel Lacroix fait vibrer le Centre Bell avec l'annonce des trois étoiles. La soirée de travail des joueurs est terminée. Pas celle du thérapeute sportif Graham Rynbend.

Bonne nouvelle: aucune blessure à signaler. Mais il y a quand même mille et un bobos à soigner.

Première intervention: Rynbend et le médecin David Mulder filent au vestiaire adverse. «On s'assure que tout est sous contrôle, que l'intervention du doc n'est pas nécessaire», explique Rynbend qui est de retour avant même que ses «clients» n'aient retiré leur équipement. Pendant son absence, Nick Addey-Jibb, son adjoint, et les autres membres de l'équipe médicale ont préparé les quatre tables de traitements qui meublent la clinique.

«Quand nous sommes vraiment chanceux, deux ou trois joueurs défilent. Le plus souvent, c'est cinq ou six. Quand le match a été dur, quand un virus s'installe, la moitié du club passe par ici.»

Comme à l'urgence, ça déborde. Il y a une file d'attente.

Outre le traditionnel sac de glace, les joueurs reçoivent des massages, des traitements aux ultrasons, des manipulations diverses. Le dentiste se pointe pour savoir si on a besoin de lui. Chaque traitement est noté et enregistré dans le système de gestion imposé par la LNH.

Vingt minutes se sont écoulées depuis la fin du match. Rynbend rend visite à son «coach» pour présenter le bilan médical. Un bilan précis que Jacques Martin simplifiera en parlant de blessures au haut ou du bas du corps.

À 22 h 30, les derniers joueurs quittent le vestiaire. Les membres de l'équipe médicale quitteront une bonne heure plus tard, au terme d'une journée qui avait débuté autour de 7 h 30 au centre d'entraînement de Brossard. Car avant l'entraînement matinal, ils ont dû traiter les blessés et préparé les autres joueurs avec des massages, des traitements, l'application de bandages, de sacs de glace, de coussins de chaleur. Un manège répété avant le match au Centre Bell.

Les pauses sont rares et courtes. Graham Rynbend et ses acolytes suivent un plan établi à la minute près. Un plan qui prend le bord lorsque quelque chose de grave survient.

«Nous sommes prêt à faire face à n'importe quelle urgence. Nous préparons le pire, en espérant ne jamais avoir à le vivre», conclut avec assurance le thérapeute du Canadien.