La bataille pour gagner l'opinion publique est bien enclenchée sur la Toile. Depuis quelques jours, en plus d'offensives menées par les partis politiques, les citoyens partisans et ennemis de la coalition Parti libéral-NPD multiplient les stratégies sur les réseaux sociaux, question de montrer qui est le plus fort.

Sur les sites web officiels des quatre grands partis, ce sont les libéraux et les conservateurs qui se montrent les plus «agressifs». Les troupes de Stéphane Dion, cherchant à rassurer la population quant à la légitimité d'un éventuel gouvernement de coalition, ont mis en ligne un formulaire permettant aux citoyens d'envoyer des courriels d'information à plusieurs de leurs proches à la fois. Le message invite les électeurs à se renseigner «sur le généreux projet du Parti libéral pour l'avenir de notre pays». «Les conservateurs se sont lancés dans la désinformation, mais ce qu'ils ne comprennent pas, c'est qu'il n'est pas question d'ententes en coulisse ou de vieilles vengeances politiques», lit-on dans le message.

Les conservateurs, quant à eux, invitent sur leur site les citoyens à monopoliser les tribunes radio et les pages forum des journaux. Pour les aider, le parti de Stephen Harper suggère une série de «messages clés», qu'on peut copier et coller dans un formulaire en ligne dont le texte est directement acheminé aux médias à partir du site. «Notre point de mire est l'économie, mais l'opposition a ses propres priorités. Alors que tous les Canadiens se serrent la ceinture, l'opposition pense avoir le droit de demander aux contribuables de financer son personnel politique, ses sondages et sa publicité», lit-on dans l'argumentaire.

Facebook

Sur Facebook, plusieurs groupes d'appui à l'une ou l'autre option ont également fait leur apparition. En soirée, vers 20h, c'est le groupe d'opposants à la coalition «Canadians Against a Liberal/NPD Coalition Gov't» qui détenait le plus grand nombre d'appuis avec 24 300 membres. Trois heures plus tôt, le même groupe comptait 10 000 sympathisants de moins.

Les citoyens procoalition, dont les sympathisants sont divisés dans une demi-douzaine de groupes d'appui sur Facebook, comptaient quant à eux total un peu plus de 8000 membres virtuels hier soir. Un des groupes, la «Coalition progressiste canadienne», créée quelques jours après les élections, affirme cependant avoir recueilli plus de 12 000 signatures sur une pétition en ligne accessible sur le web. «Nous avions à peine 1000 signataires la semaine dernière. Depuis que la crise a éclaté, c'est en croissance exponentielle», affirme le responsable du groupe, Jamie Biggar, âgé de 25 ans et étudiant en gestion des affaires à l'Université de Victoria.

Lobby syndical

Ces derniers jours, la coalition de M. Biggar a scellé des «ententes informelles» avec le site UnParlementQuiMarche.ca qui, lui, est coordonné par le Congrès du travail du Canada, la plus grande centrale syndicale du pays avec trois millions de membres.

À partir de ce site, l'immense centrale organise ces jours-ci une série de manifestations dans les grandes villes du pays pour témoigner son appui à la formation d'un gouvernement de coalition.

La FTQ, la CSN et la CSQ se joignent au mouvement, organisant samedi une manifestation d'appui devant le complexe Guy-Favreau.