Le premier ministre canadien, Stephen Harper, a applaudi à la conclusion de l'entente de principe entre les plus importants pays réunis à Copenhague. Elle répond en tous points, selon lui, aux ambitions qu'avait le Canada pour cette conférence internationale sur le climat.

En revanche, les écologistes se sont dits «très déçus» de ce qu'ils ne considèrent même pas être une entente, mais un document permettant aux pays de continuer à contribuer au réchauffement planétaire. «Il n'y a rien de contraignant pour les États-Unis, pas de cibles de réduction des émissions de gaz à effet de serre et pas de date de plafonnement des émissions mondiales, a tonné Steven Guilbeault, au nom du Réseau action climat Canada, qui regroupe les principaux groupes écologistes du pays.

Pour sa part, M. Harper a affirmé que cet accord est un excellent outil pour lutter contre le dérèglement climatique. «Nous sommes où nous désirions être, a-t-il indiqué. Nous avons un accord qui atteint nos objectifs et respecte nos intérêts, a dit le premier ministre en point de presse en fin de soirée à Copenhague. Avec cet accord, les cibles des différents pays seront des cibles réalistes, pragmatiques et harmonisées, pas seulement avec les objectifs environnementaux, mais aussi avec leurs objectifs économiques.»

M. Harper s'est réjoui que l'accord inclue les principaux émetteurs de la planète, ce que le Canada revendiquait depuis des années.

Cibles «respectées»

Les cibles que le gouvernement canadien a mises de l'avant - une réduction de 20% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2020, avec 2006 comme année de référence - sont «respectées» dans ce nouveau traité, a-t-il ajouté.

«Si les Américains ne font rien, ça limitera considérablement notre pouvoir d'agir. S'ils prennent des mesures, c'est absolument essentiel qu'on agisse de concert avec eux», a dit le premier ministre.

Son de cloche tout à fait opposé du côté des environnementalistes, qui disent comprendre pourquoi M. Harper est tout sourire. «Les compagnies pétrolières vont être totalement avantagées par ce texte, a dit M. Guilbeault. C'est extrêmement décevant.»