Une initiative sans précédent pour un problème hors du commun: plus d'une cinquantaine de journaux publiés sur tous les continents ont fait paraître, hier, le même éditorial, conjurant les pays qui participent au sommet de Copenhague de «faire les bons choix» pour freiner le réchauffement climatique.

«À moins d'unir nos efforts pour prendre des mesures décisives, le changement climatique va ravager notre planète et, ce faisant, perturber fortement notre prospérité et notre sécurité», ont écrit de concert des journaux tels que Libération et Le Monde (France), The Economic Observer (Chine), El País (Espagne), The Mail and Guardian (Afrique du Sud), Maariv (Israël) et The Miami Herald (États-Unis).

«Les représentants politiques à Copenhague ont le pouvoir de façonner le jugement de l'histoire sur notre génération», poursuit l'éditorial qui s'est adressé, en une vingtaine de langues, à des lecteurs vivant en Inde, au Pakistan, au Kenya, en Pologne ou encore au Brésil. Un journal canadien, The Toronto Star, a fait paraître, lui aussi, cet appel international à sauver la planète.

«L'idée m'est venue après avoir parlé avec l'éditeur du journal indien Hindu, qui était réputé pour sa vision critique du processus de Copenhague. Pourtant, il s'était montré intéressé au projet», a dit Ian Katz, du journal britannique The Guardian, qui a lancé cette initiative inédite.

L'écriture du texte s'est étirée sur plusieurs semaines. Une première version a été remaniée pour tenir compte de la situation particulière des plus pauvres parmi les pays européens, à la demande du journal polonais. Ou encore de la suggestion du journal indien que l'éditorial précise davantage les responsabilités des pays riches.

The Guardian a essuyé plusieurs refus, particulièrement aux États-Unis où un seul quotidien, The Miami Herald, a pris part au projet. Deux journaux australiens ont quitté le train à la suite d'une controverse politique locale au sujet du réchauffement climatique.

Mais selon Ian Katz, le fait que deux quotidiens chinois et un journal indien aient publié cet éditorial est très significatif. «Pourtant, le texte est plus qu'une série de platitudes», souligne-t-il.

Et surtout, dit M. Katz, si 56 éditeurs reflétant les préoccupations de 45 pays ont pu s'entendre sur une prise de position commune, c'est peut-être que la cause de Copenhague n'est pas perdue.

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