Fragilisé par les scandales, le maire Gérald Tremblay a reçu l'appui, hier, de Gilbert Rozon. Le fondateur du Festival Juste pour rire dit qu'il faut «épauler» le maire pour qu'il poursuive sa tâche. Par contre, l'ex-ministre libéral du Travail Jean Cournoyer estime qu'il aurait peut-être dû quitter son poste.

Gilbert Rozon a critiqué le maire il y a deux ans. Durement. Mais aujourd'hui, il estime que Gérald Tremblay a «intégré» les critiques et va de l'avant. «Le maire est loin d'être parfait mais, avec la place des Festivals et le Quartier des spectacles, des choses commencent à se concrétiser, dit-il. Si Louise Harel ferait une bonne ministre des Affaires sociales, c'est de développement économique dont on a besoin, d'exportation de brevets et de déréglementer les frais de scolarité. Je ne la vois pas dans ce casting-là. Ce n'est pas de social dont a besoin à Montréal. Le maire n'est pas un visionnaire, mais c'est un bon gestionnaire. On est en train, à plusieurs, de lui donner une vision avec laquelle il se sent à l'aise et de faire des positionnements publics pour lui donner de la force.»

Selon M. Rozon, le maire est «honnête». Mais il faudra, à son avis, mener une enquête publique sur la corruption, notamment dans le milieu municipal au Québec.

«Un vulgaire coupeur de rubans»

Jean Cournoyer a moins de compassion pour le maire. «Sans vouloir insulter personne, il a l'air d'un vrai fou là-dedans, dit-il. Il est coincé comme s'il était un vulgaire coupeur de rubans. Lors d'événements où je l'ai vu, je lui ai dit: «Pourquoi tu vas là, tu as quelque chose à faire dans ton bureau, et tu dois surveiller ton administration.» Si j'étais Tremblay, je sacrerais mon camp. Je n'attendrais pas que plus de mal soit fait à ma carrière et à ma réputation. C'est lui qui subit les coups et il passe pour un imbécile. Moi, j'aurais démissionné.»

Jean Cournoyer dit que la tâche du maire n'est pas facile et qu'on ne se bouscule pas au portillon pour se présenter à la mairie. «J'ai été maire et ministre, pensez-vous que j'irais me mettre le nez là-dedans? Il y a les cols bleus qui mettent la pression, en plus des cols blancs.»

Par ailleurs, La Presse a joint des proches du maire. L'un d'eux ne comprend pas pourquoi le maire veut représenter sa candidature: «On lui avait dit: «Finis donc en beauté, tu sais que deux bons mandats, c'est suffisant.» Le problème, c'est qu'il ne pouvait pas partir sans passer à travers ça, sinon, il aurait eu l'air d'un gars qui fuit et Gérald n'est pas comme ça.»

Pas encore candidat

Selon le Bureau des élections de Montréal, seule Louise Harel a déposé sa candidature à la mairie, le 18 septembre. Ni Richard Bergeron ni Gérald Tremblay ne l'ont fait pour le moment. M. Tremblay fera le geste officiel d'ici à la date limite, assure Union Montréal. Les candidats à la mairie ont jusqu'au 2 octobre, à 16h30, pour poser leur candidature. Si un candidat veut retirer sa candidature, la loi prévoit qu'il peut le faire en le mentionnant par écrit au président d'élection. Un parti ne peut le faire à la place du candidat.