Le vérificateur général Jacques Bergeron veut que la Ville de Montréal change de philosophie en matière d'attribution de contrats et recommence à favoriser une pleine concurrence.

Non seulement il recommande à la Ville de s'ouvrir sur le monde en lançant des appels d'offre dans tout le Québec ou même à l'extérieur du pays, mais il souhaite aussi que les employés de la Ville puissent désormais soumissionner les grands projets: «Nous recommandons pour les projets d'une importance significative, d'établir un scénario de réalisation à l'interne, par les employés de la Ville, qui serait appelé à être comparé aux (autres) soumissions reçues», propose M. Bergeron dans son rapport.

 

Le vérificateur déplore que, au fil du temps, la Ville ait perdu son expertise ou «n'a plus les moyens de faire contrepoids à l'entreprise privée». Selon lui, elle doit donc regagner cette expertise.

Par ailleurs, il ne comprend pas pourquoi, alors qu'une trentaine de firmes ont demandé les documents d'appel de qualification, seulement quatre consortiums ont finalement soumissionné.

Le vérificateur constate que plusieurs volets du contrat ou règles édictées par la Ville ont probablement eu pour effet d'éliminer la concurrence: «Nous constatons que l'inclusion des volets compteurs d'eau et optimisation du réseau dans un même appel de qualification, couplé avec des exigences de financement et de performance sévères, a eu pour résultat de réduire considérablement la concurrence», explique-t-il.

Rappelons que la Ville de Montréal avait écarté du contrat la société Veolia, un géant européen dont le chiffre d'affaires atteignait 32 milliards d'euros en 2008 et qui embauche plus de 300 000 employés dans le monde. La raison invoquée à l'époque par la direction de Montréal: la société n'avait pas démontré sa solidité financière auprès de la Ville.

M. Bergeron estime que la Ville ne devrait plus pénaliser les entreprises qui n'ont pas fait affaire avec elle dans le passé.