Les partis de l'opposition officielle, Vision Montréal et Projet Montréal, estiment que le rapport du vérificateur général de Montréal, Jacques Bergeron, sur l'attribution du contrat des compteurs d'eau au consortium GÉNIeau révèle que l'administration du maire Gérald Tremblay a perdu les rênes de la métropole.

Le chef de l'opposition officielle, Benoit Labonté, a déclaré après la présentation du rapport Bergeron que le maire «a perdu le contrôle politique et administratif de sa ville». Il ne comprend pas comment le maire «peut prétendre qu'il n'était pas informé de la situation».

 

«Les principaux services de la Ville ont été complètement exclus du plus important contrat accordé dans l'histoire de la Ville, a dit M. Labonté. La main gauche ne savait pas ce que faisait la main droite. Le maire avait donné les clés de la gestion de l'eau au secteur privé.»

«Tout ça démontre les lacunes des services centraux, a dit Louise Harel, candidate de Vision Montréal à la mairie de Montréal. Le vérificateur général parle de problèmes de gouvernance.»

Ni Benoit Labonté ni Louise Harel n'ont demandé de démissions à la suite du rapport de Jacques Bergeron. Ils réclament toutefois une séance plénière du conseil municipal afin de pouvoir questionner les acteurs de ce dossier. Ils disaient, hier soir, vouloir un peu plus de temps pour lire le rapport du vérificateur plus attentivement. Mais ils estiment que le maire n'a pas fait son travail. «Il ne faut pas prendre les Montréalais pour des valises», a dit M. Labonté.

«Ce sera aux Montréalais de décider, le 1er novembre prochain, du sort de cette administration», a dit Mme Harel.

De son côté, le chef de Projet Montréal, Richard Bergeron, a dit que le processus d'attribution du contrat a été «approximatif, presque sur mesure pour certains, sans aucun contrôle des coûts». Il a ajouté qu'il disait depuis des années à l'administration Tremblay qu'elle errait en confiant au privé des travaux et des contrats que les services publics pouvaient réaliser.

«L'administration Tremblay a mis en place des conditions pour n'avoir aucun contrôle, a dit M. Bergeron à La Presse. Cette administration vient de gouverner pendant huit ans et d'avoir ce rapport comme bilan, c'est un désaveu cinglant du mode de gouvernance de Gérald Tremblay.»

De son côté, le maire Tremblay n'a voulu faire aucun commentaire hier soir. Son attaché de presse, Martin Tremblay, a dit à La Presse que le maire prendrait connaissance du rapport et réagirait aujourd'hui. «L'option d'annuler le contrat des compteurs d'eau, comme le recommande le vérificateur général, est étudiée sérieusement», a dit Martin Tremblay, qui a ajouté, plus tard en soirée, que le rapport, selon lui, n'est pas une critique de l'administration Tremblay mais «de l'administration publique».

«Au plan politique, je suis responsable et je demeurerai toujours responsable du projet des compteurs d'eau», avait dit le maire au conseil municipal du 21 avril dernier.