Joueur d'impact dans la Ligue de l'Ontario dès l'âge de 15 ans, John Tavares a vu sa production offensive plafonner l'an dernier et régresser cette saison. Des dépisteurs lui préfèrent maintenant le défenseur suédois Victor Hedman comme premier choix lors du prochain repêchage de la LNH. Saura-t-il récupérer son titre d'espoir numéro un?

John Tavares a toujours carburé aux défis.

En ce sens, le Championnat du monde de hockey junior arrive à point pour l'équipe nationale canadienne. Privée de plusieurs éléments qui se sont trouvé du boulot prématurément dans la Ligue nationale, l'équipe aura besoin d'un John Tavares gonflé à bloc pour remplir le filet adverse.

Tavares a été fouetté dans son orgueil cette saison alors que, pour la première fois de sa carrière, il n'est pas considéré comme le meilleur joueur de son âge au monde. Plusieurs recruteurs affirment maintenant que le défenseur suédois Victor Hedman pourrait être le premier joueur réclamé au prochain repêchage de la LNH.

Pour John Tavares, le Championnat du monde sera l'occasion idéale de montrer qu'il est encore la perle rare qui a fait saliver tous les recruteurs au début de son adolescence.

Après avoir été un joueur d'impact dans la Ligue de l'Ontario dès l'âge de 15 ans, sa production offensive a plafonné l'an dernier pour régresser cette saison.

L'espoir des Generals d'Oshawa a connu un lent début de campagne, selon ses normes. Mais Pat Quinn, l'entraîneur-chef d'Équipe Canada junior (ÉCJ), pense qu'il est tout à fait normal que la production de Tavares soit en baisse à sa quatrième saison au sein de la même équipe junior.

«John a dû relever plusieurs défis pour montrer sa valeur quand il a commencé à jouer au hockey junior majeur à l'âge de 15 ans. Il est revenu encore plus fort à l'âge de 16 ans et il a répondu aux attentes. À 18 ans, il en a maintenant vu d'autres et il est prêt à s'attaquer à la prochaine étape. C'est la nature humaine», a indiqué Pat Quinn.

Bref, Tavares a fait le tour du jardin chez les juniors, mais étrangement, il s'est remis à produire à un rythme d'enfer depuis que le centre de soutien au recrutement de la LNH a publié sa première liste des espoirs en prévision du prochain repêchage.

Tavares a-t-il été fouetté de voir que certains experts l'avaient relégué au second rang? Ressent-il la pression d'impressionner les dépisteurs alors qu'il se doit d'être le leader d'ÉCJ cette année?

Le jeune homme ne bronche pas face à ces questions. Il sort la cassette tout en s'assurant de ne pas sortir des sentiers battus. «Les dépisteurs recherchent des gagnants avant tout. C'est le but ultime au hockey. Au Canada, les attentes sont élevées chaque année. Tout le monde veut nous battre et mettre fin à notre série de quatre championnats. Cela représentera un défi supplémentaire pour nous», explique-t-il, comme s'il avait appris son texte d'avance.

Rôle plus important

À sa deuxième expérience avec ÉCJ, Tavares devrait hériter d'un rôle plus important que celui de l'an dernier. En République tchèque, il avait amorcé le tournoi à titre de 13e attaquant pour gagner quelques échelons à mesure que la compétition progressait.

Encore une fois, Tavares reste prudent sur ce point. «J'ai vécu une expérience formidable l'an dernier et j'espère amener du leadership cette année. Je vais travailler fort pour aider l'équipe à gagner l'or et pour que notre nation soit fière.»

Tavares, tout comme Sidney Crosby, Dany Heatley ou même Claude Giroux, est un homme de peu de mots. Il préfère laisser parler son talent sur la patinoire. Le Canada aura assurément besoin de son talent fou au cours des prochaines semaines. L'équipe se croisera les doigts pour que le défi de supplanter Hedman soit assez relevé pour lui mettre le feu au derrière.

À compter du 26 décembre, les amateurs de hockey du monde entier auront les yeux rivés sur lui. Il sera difficile de trouver mieux comme élément de motivation.