Depuis sa création en 2007, l'argent mis dans le Fonds des générations a rapporté 2,2%. C'est moins que l'intérêt de 4% que coûte la dette gouvernementale, ce qui fait douter de l'efficacité de cet outil créé pour rembourser un jour une dette accumulée qui frise les 200 milliards de dollars.

Le gouvernement de Jean Charest continue toutefois de croire qu'il a pris la bonne décision en créant le Fonds des générations. Il y versera d'ailleurs en 2012-2013 une contribution supplémentaire de 300 millions qui provient du surplus accumulé au fil du temps dans le Fonds d'information sur le territoire. Ce fonds reçoit notamment une partie des frais sur les transactions immobilières, notamment l'utilisation du registre foncier.

En cinq ans, le Fonds des générations est passé de 584 millions à 4,28 milliards. L'augmentation est attribuable aux nouvelles contributions, beaucoup plus qu'aux rendements de la Caisse de dépôt qui gère cet argent. En fait, le Fonds des générations vient tout juste de récupérer ses pertes subies au cours de la débâcle de la Caisse en 2008. Cette année-là, le Fonds des générations s'était appauvri de 326 millions.

En 2011, la Caisse a réalisé un rendement de 3,98% avec l'argent du Fonds des générations.

Si le Fonds n'existait pas, le gouvernement pourrait toujours réduire chaque année ses besoins de financement - et les intérêts qu'il paie - avec l'argent qu'il verse dans cette cagnotte. Jusqu'à maintenant, ça aurait été une meilleure stratégie puisque le rendement moyen du fonds est inférieur au coût des emprunts.

Pour le gouvernement, le Fonds des générations a quand même son utilité comme «instrument de transparence». S'il n'existait pas, «les citoyens ne pourraient pas savoir, au fil du temps, de combien la dette est réduite grâce aux revenus dédiés», plaide-t-il.

Il estime aussi que les rendements de la Caisse de dépôt sont «généralement» plus élevés que le coût de ses emprunts.

Objectif 6,5%

À long terme, le gouvernement espère un rendement annuel de 6,5% de son Fonds des générations, soit plus que ce que lui coûtent les intérêts sur sa dette. Depuis la création du Fonds, le coût des intérêts pour le gouvernement a baissé, passant de 4,8% à 4%.

Mais c'est la hausse déjà annoncée des tarifs d'électricité à partir de 2014 qui contribuera le plus à faire gonfler le fonds. Cette année-là et les deux suivantes, le gouvernement versera 315 millions, 630 millions et 945 millions au fonds destiné à rembourser la dette.

À partir de 2014-2015, le fonds recevra aussi de nouvelles contributions, plus modestes, des redevances minières, pétrolières et gazières, prévues à hauteur de 50 millions par année.

Dans cinq ans, le gouvernement prévoit que la taille du Fonds des générations aura plus que doublé, passant de 4,28 milliards à 12,64 milliards.