Estimé à plus de 6 millions de dollars à sa mort, en 2009, l'héritage d'Arturo Gatti aurait fondu de moitié depuis. C'est ce qui ressort du dernier inventaire de la succession, présenté au procès civil qui oppose la famille du boxeur à sa veuve, Amanda Rodrigues, à Montréal.

Selon le document, Arturo Gatti a des biens aux États-Unis et au Canada qui totalisent plus de 5 millions de dollars. Cela comprend un appartement de plus de 500 000$ sur le boulevard Saint-Laurent, des voitures et son chien, Hex, étonnamment évalué à 30 000$. Mais voilà, en soustrayant les dettes, il reste environ 3,4 millions. La succession pourrait encore s'appauvrir quand le fisc aura fait ses comptes. Arturo Gatti n'avait pas fait de déclaration de revenus au Canada depuis 2002. Il faut dire qu'il a habité aux États-Unis pendant plusieurs années avant de revenir vivre à Montréal avec Mme Rodrigues. Il a épousé celle-ci en août 2007, à Boulder, au Nevada.

Par ailleurs, Arturo Gatti est l'objet d'une poursuite en Floride pour un incident survenu quelques mois avant sa mort. Si cette action d'un certain Fernandez devait être accueillie, et que le fisc réclame des sommes et impose des pénalités, la succession pourrait se retrouver déficitaire, a fait valoir l'avocat de la famille Gatti, Me Carmine Mercadante, hier, en lien avec une requête de Mme Rodrigues.

Secret professionnel

Dans un autre ordre d'idées, la juge a rendu hier une décision qui a semblé déstabiliser Me Mercadante. Ce dernier voulait faire témoigner Me Sylvie Schirm, avocate spécialisée en divorce qu'Arturo Gatti avait consultée le 8 mai 2009, deux mois avant sa mort. La juge s'est rendue aux arguments de la veuve et a refusé que Me Schirm rende compte de son entretien avec le boxeur, en raison du secret professionnel. Me Schirm a cependant pu faire état des entretiens qu'elle avait eus par la suite au téléphone avec Mme Rodrigues. Cette dernière soutient qu'elle n'a jamais consulté d'avocat en divorce. Or, le 11 mai 2009, après son entretien avec Arturo Gatti, Me Schirm a téléphoné à Mme Rodrigues pour l'aviser et lui demander si elle avait un avocat. Mme Rodrigues a dit oui, mais elle ne se souvenait pas de son nom. Elle a cherché et trouvé la carte de cet avocat, et a rappelé Me Shchirm le même jour pour lui donner son nom.

Le procès, qui a commencé la semaine dernière, se poursuit ce matin avec le témoignage d'Ida Gatti, mère du défunt. Rappelons que cette dernière ainsi que son fils, Fabrizio, demandent à la Cour supérieure de déclarer Mme Rodrigues indigne de succéder pour cause de captation. Arturo Gatti a signé le testament qui fait de Mme Rodrigues son unique héritière le 17 juin 2009, trois semaines avant de mourir pendu au Brésil. Mme Rodrigues a été soupçonnée de meurtre au départ, mais les autorités brésiliennes ont finalement conclu au suicide. Cette thèse a été contestée la semaine dernière à l'issue d'une enquête privée.