Un ami d'Arturo Gatti envoie un crochet à Amanda Rodrigues

Déjà mise à mal depuis le début du procès civil pour l'héritage d'Arturo Gatti, l'image de sa veuve, Amanda Rodrigues, a reçu tout un crochet, hier, avec le témoignage de Tony Rizzo, associé du défunt. Il affirme avoir été tellement dégoûté par l'attitude de la jeune femme, un certain jour de mai ou juin 2008, qu'il en a vomi.

M. Rizzo soutient que, ce jour-là, Gatti devait passer à son appartement de Saint-Léonard pour y prendre quelque chose. Il a demandé à M. Rizzo de l'accompagner parce qu'il craignait sa femme et avait peur qu'elle appelle la police. M. Rizzo y est allé, à contrecoeur. Selon lui, depuis qu'Arturo Gatti était avec Mme Rodrigues, ce n'était que querelles et engueulades. Il a raconté que, quand M. Gatti a ouvert la porte de l'appartement, Amanda Rodrigues a fait une scène «inimaginable». Elle s'est mise à crier et à insulter son mari. «Ta mère est une pute. Ta soeur est une prostituée. Tu es un loser, tout ce que tu sais faire pour vivre, c'est saigner. J'ai honte d'être ta femme, tu as perdu ton combat contre Gomez!», aurait-elle dit avant de donner un coup de balai sur la tête d'Arturo.

Mme Rodrigues aurait ensuite lancé de la vaisselle en cristal. M. Rizzo, qui était resté sur le pas de la porte, est entré dans la pièce, peut-être à l'invitation de Gatti. Il y avait de la vaisselle cassée. Mme Rodrigues aurait tendu un balai à son mari en lui ordonnant: «Tu es ma salope (bitch), ramasse!» Selon M. Rizzo, Amanda était nue, et elle lui a dit: «Viens ici, mon pussy.» C'est à ce moment que M. Rizzo affirme être sorti de l'immeuble et avoir vomi.

M. Rizzo a parlé de divers autres incidents qui paraissent tout aussi ahurissants. Alors qu'Arturo se préparait à aller voir sa fille au New Jersey, en mars 2009, Amanda Rodrigues lui aurait envoyé un message texte qui disait: «Tu mettras ton doigt dans son vagin.» M. Rizzo affirme qu'Arturo lui a montré ce message. «J'ai dit à Arturo qu'elle avait besoin d'aide.» Selon M. Rizzo, il arrivait aussi à Mme Rodriguez de frapper le camion d'Arturo avec un bâton, et de l'égratigner avec une clé. Au point où il a fallu faire repeindre le camion, au coût de 3000 ou 4000$.

Amis et associés

Au début de son témoignage, hier après-midi, M. Rizzo a expliqué qu'il avait connu Arturo Gatti dans son enfance et qu'ils étaient restés amis. Il a relaté les grands moments de la brillante carrière de boxeur de son ami. M. Rizzo, lui, est devenu entrepreneur en construction. En 2005, les deux amis se sont associés pour construire un complexe de 82 appartements à Saint-Léonard. M. Gatti a investi 1 million et M. Rizzo, 800 000$.

Selon M. Rizzo, trois femmes ont marqué la vie de M. Gatti: Viviane, que M. Rizzo a décrite comme «l'amour de sa vie», Erika, avec qui il a eu une fille au New Jersey en 2006, et Amanda Rodrigues. M. Gatti a épousé cette dernière à Las Vegas en 2007, alors qu'elle n'avait pas de statut légal aux États-Unis et qu'elle était sur le point d'être expulsée par Hawaii. M. Gatti est venu au Canada avec Mme Rodrigues afin qu'elle obtienne un statut en règle ici. Mme Gatti est devenue enceinte, et elle a accouché de leur fils en septembre 2008.

M. Rizzo assure qu'Arturo Gatti voulait divorcer de Mme Rodrigues. Il avait même pris contact avec une avocate spécialisée en divorce, Sylvie Schirm. En juin 2009, M. Gatti a acheté un appartement où il comptait s'établir seul et y a fait aménager une chambre pour accueillir son fils, dans le cadre d'une garde partagée. Malgré cela, Mme Rodrigues et lui continuaient à se voir et à voyager ensemble. Le 19 juin 2009, il a signé un testament qui faisait d'elle la seule héritière de ses biens, évalués à 6 ou 7 millions.

M. Rizzo se souvient que Mme Rodrigues a appelé Arturo Gatti du Brésil cinq jours avant qu'il parte pour l'y rejoindre, en juin ou juillet 2009. Elle pleurait et demandait 300 000$. Elle voulait qu'il vienne la retrouver plus tôt que prévu. M. Rizzo trouvait que ça ne sentait pas bon et a conseillé à son ami de ne pas y aller.

«Il m'a dit: «Qu'est-ce que tu penses qu'il peut m'arriver?»»

«Il se sentait invincible», a ajouté M. Rizzo d'un ton désolé.

Arturo Gatti est mort pendu (ou étranglé) le 11 juillet 2009, dans l'appartement où il était en vacances avec Mme Rodrigues et leur fils, Junior, au Brésil.

Le procès se poursuit ce matin avec le contre-interrogatoire de M. Rizzo. Rappelons que, dans cette affaire, la mère et l'un des frères du défunt, Ida et Fabrizio Gatti, demandent à la Cour supérieure de déclarer Mme Rodrigues indigne de succéder, pour cause de captation.