La veuve du boxeur Arturo Gatti, Amanda Rodrigues, ne peut toucher un sou de l'héritage de son mari dans l'immédiat. Mais elle obtient 40 000$ pour payer ses avocats.

C'est la décision que le juge Paul Chaput a rendue, jeudi, dans cette affaire de contestation de testament qui oppose la veuve âgée de 23 ans à la mère et au frère du boxeur, mort pendu au Brésil, le 11 juillet dernier. En vertu d'un testament fait devant notaire trois semaines avant sa mort, Arturo Gatti, 37 ans, faisait de sa jeune épouse sa légataire universelle. La succession vaudrait de 7 à 8 millions. La famille du boxeur tente de faire invalider ce testament en Cour supérieure, au motif que Mme Rodrigues serait indigne d'hériter, parce qu'elle aurait manipulé le défunt. Ils soutiennent que c'est un testament fait en avril 2007, devant un avocat et qui est non signé, qui doit primer. Mme Rodrigues n'y figure pas.Le chien reste

Originaire du Brésil, Mme Rodrigues est revenue pour quelques jours au Québec, afin de régler des questions pressantes de la succession, comme prendre ses effets personnels dans l'appartement en copropriété où elle habitait, et réclamer des avances pour vivre en attendant que l'affaire se règle. Dans l'immédiat, elle demandait 150 000$ de pension alimentaire pour elle et son fils d'un an, issu de son union avec le boxeur. Elle voulait aussi recevoir 150 000$ du patrimoine familial, ainsi que 50 000$ pour ses frais d'avocats. Vendredi dernier, un tribunal du New Jersey lui a accordé une pension alimentaire de 2500$ par mois pour l'enfant. Le juge Chaput a conclu jeudi que c'était suffisant pour le moment, puisque Mme Rodrigues n'a pas fait la preuve du contraire. Mais il lui accorde 30 000$ pour ses frais d'avocats, et 10 000$ pour les démarches juridiques en vue d'une éventuelle pension alimentaire pour l'enfant.

Mme Rodrigues demandait de rejeter tout de suite la poursuite intentée par la mère et le frère du boxeur, parce qu'elle serait irrecevable, selon elle. Le juge a refusé, car il y a ouverture à un débat. Elle voulait également obtenir le chien, qui demeure depuis juin dernier avec la mère du défunt. Le juge a conclu qu'il n'y a pas d'urgence à trancher cette question.

Par ailleurs, le juge a insisté auprès des avocats des parties, Pierre-Hugues Fortin, pour Mme Rodrigues, et Grace Di Pace, pour la mère et le frère du boxeur, pour qu'ils se parlent afin de restreindre le débat, et si possible en venir à une entente. Cela dans le but de garder des coûts décents. «Un procès de 75 000$ en 12 jours, c'est mangé en partant», a-t-il illustré. Les parties doivent revenir devant le juge le 17 novembre, pour faire le point sur le dossier. Mme Rodrigues vit actuellement au Brésil avec son fils. Rappelons que la jeune femme avait été arrêtée après la mort du boxeur, mais elle a finalement été relâchée 18 jours plus tard, quand la police brésilienne a conclu au suicide par pendaison de l'ex-champion du monde.