Plus la veuve du boxeur Arturo Gatti, Amanda Rodrigues, accorde des entrevues, plus elle fournit des raisons aux proches de Gatti de croire que ce dernier ne s'est pas suicidé.

La famille Gatti et le gérant du boxeur, Pat Lynch, ont relevé plusieurs «mensonges», selon eux, dans les explications fournies par la veuve depuis que le boxeur montréalais a été retrouvé mort, le 11 juillet dernier au Brésil.

Les photos prises par les enquêteurs montrent qu'il y avait du sang près du cadavre, assure le gérant. Or, la veuve de 23 ans a affirmé dans l'entrevue accordée au quotidien brésilien Jornal do Commercio plus tôt cette semaine qu'«il n'y avait pas de sang».

«On ne peut pas rater le sang sur les photos de la scène de crime. Comment a-t-elle pu ne pas le voir? À sa place, je serais très nerveuse. Quand les résultats de la seconde autopsie seront révélés, la vérité va sortir», a dit à La Presse M. Lynch, joint par téléphone à son bureau du New Jersey. Après que les autorités brésiliennes eurent conclu au suicide, Lynch a embauché le célèbre pathologiste américain et vedette de HBO, Michael Baden, pour appuyer le coroner québécois chargé de la seconde autopsie. Les résultats ne sont pas attendus avant plusieurs mois.

Concernant le testament du défunt, modifié trois semaines avant sa mort, la famille Gatti détient la preuve qu'Amanda Rodrigues a elle-même pris le rendez-vous avec le notaire. «J'ai moi-même eu la confirmation de la bouche du notaire», a affirmé à La Presse le frère cadet du boxeur, Fabrizio Gatti.

Or, dans l'entrevue accordée au quotidien brésilien, Mme Rodrigues allègue qu'elle ne sait pas à quel moment son mari a changé le testament pour qu'elle en devienne la seule bénéficiaire. Dans la version précédente du testament, le boxeur léguait sa fortune évaluée à plusieurs millions de dollars à sa mère Ida qui vit à Montréal et à sa fille, Sofia, 3 ans, née d'une union précédente au New Jersey. «Je n'ai jamais obligé mon mari à changer son testament. Il était le genre de personne impossible à manipuler», a avancé Mme Rodrigues.

Les proches du boxeur ont décrit la relation du couple comme «orageuse». Selon eux, la jeune femme tentait de l'isoler. «Si on avait eu autant de problèmes dans notre mariage, on n'aurait pas voyagé autant. Avant de venir au Brésil, on est allés à Paris, seulement moi et lui, en lune de miel», a répliqué la jeune femme dans l'entrevue au quotidien brésilien.

Autre mensonge

Au moment où Rodrigues a été arrêtée au Brésil, le New York Daily News a révélé qu'elle avait travaillé comme danseuse érotique dans un bar du New Jersey. C'est dans ce bar, The Squeeze Lounge, à Weehawken, non loin de New York, qu'elle a rencontré son futur mari, selon les proches du boxeur. C'était deux semaines après son combat contre Carlos Baldomir, le 22 juillet 2006. Or, la jeune femme a depuis nié avoir jamais travaillé comme danseuse.

Le gérant du bar en question, Michael Prosperi, a confirmé à La Presse que la Brésilienne a travaillé pour lui en 2006-2007. Dans ce club, les danseuses ne sont pas complètement nues. Elles font des danses autour de poteaux sur une scène installée au milieu du bar ou dans une douche vitrée installée en hauteur, vêtues de simples sous-vêtements sexy. Une photo d'Amanda Rodrigues au travail a d'ailleurs été fournie à La Presse. «Amanda était une danseuse. Une bonne danseuse. Quand elle a travaillé chez nous, elle n'avait pas l'air d'une débutante», a indiqué le gérant du bar.

«Si elle ment sur son passé de danseuse, elle peut mentir sur beaucoup d'autres choses», a insisté le gérant de la carrière d'Arturo et grand ami du boxeur, Pat Lynch. Lorsque Amanda a commencé à fréquenter sérieusement Arturo, elle a cessé de travailler au Squeeze. Gatti sortait dans ce bar au moins une fois par semaine, selon le gérant du bar.