Le juge Michel Bastarache a été membre de la Cour suprême du Canada pendant 10 ans. Ses pairs le connaissent comme un ardent défenseur des minorités linguistiques, tandis que l'opposition a déjà décrié ses liens avec le Parti libéral du Canada.

Michel Bastarache est né à Québec, mais il a grandi à Moncton, au Nouveau-Brunswick. Son père est acadien et sa mère est originaire de Chicoutimi, au Saguenay.

 

Après avoir fait des études en droit, l'avocat a connu une carrière variée, étant successivement professeur de droit, fonctionnaire à Ottawa et président d'une institution financière acadienne.

Michel Bastarache a longtemps milité pour les droits des Acadiens. En plus de plaider à maintes reprises pour les droits linguistiques des francophones, il a coprésidé une commission d'enquête sur le bilinguisme au Nouveau-Brunswick en 1984-1985.

Il est devenu juge en 1995, alors qu'il n'avait pas encore 50 ans. Il a été directement nommé à la Cour d'appel du Nouveau-Brunswick, plus haut tribunal de la province. Et seulement deux ans plus tard, il a accédé à la Cour suprême du Canada.

À l'époque, sa nomination a soulevé la grogne au sein des partis de l'opposition. Le Bloc québécois et le Parti réformiste ont décrié ses liens avec le gouvernement libéral de Jean Chrétien. En plus d'avoir déjà travaillé pour le même bureau d'avocats que M. Chrétien, Michel Bastarache a coprésidé le Comité national du Oui lors du référendum de Charlottetown, en 1993.

Le juge acadien a tout de même fait sa marque à la Cour suprême. Il a notamment rédigé l'arrêt Beaulac, qui a permis une plus grande reconnaissance des droits linguistiques.

Michel Bastarache a quitté ses fonctions au printemps 2008, à 61 ans. Son départ en a surpris plusieurs, puisque l'âge de la retraite des juges de la Cour suprême est de 75 ans.