Je suis de près la vente imminente de PotashCorp à des intérêts américains ou chinois et je me désole d'assister impuissant, encore une fois, à la vente de richesses naturelles qui ne devraient pourtant pas appartenir qu'à une poignée d'individus, mais plutôt à l'ensemble de la collectivité qui habite le territoire d'où émane cette richesse naturelle. En occurrence le Canada!                                

Si les Chinois ou les Américains y voient une bonne affaire en investissant plus de 40 milliards de dollars, pourquoi ne serait-il pas une bonne affaire pour le gouvernement canadien de s'approprier cette ressource qui, de toute façon, lui appartient déjà ? Idem pour l'eau, la forêt, le gaz naturel, l'aluminium, le diamant, l'or, le fer...

Ne serait-il pas mieux pour le Canada de contrôler lui-même l'exploitation de ses propres ressources et tirer profit de celles-ci pour l'ensemble de ses citoyens, tout en se protégeant davantage contre les risques d'abus potentiels de la part du secteur privé? N'avons-nous rien appris au cours des 50 dernières années? Surexploitation de la ressource, de la main-d'oeuvre, non-respect des normes environnementales...

Pourquoi n'engrangerions-nous pas nous-mêmes les profits tirés de nos trésors nationaux afin de diminuer notre déficit, créer de l'emploi et surtout protéger nos générations futures? Certains pays beaucoup plus petits que le nôtre le font déjà!

Les Chinois, eux, à mi-chemin entre le capitalisme et le communisme purs et durs, ont compris qu'en contrôlant une partie des ressources naturelles dans le monde, ils contrôleront le monde, pour le plus grand intérêt de la nation. Avec une population de plus de 1,4 milliard d'actionnaires, le Canada a tout intérêt à changer sa façon d'être, car la donne mondiale a changé!

Il est évident qu'une poignée d'actionnaires privés ne pourra renoncer bien longtemps à une offre aussi alléchante à court terme. Mais qu'adviendra-t-il à long terme? Pour l'avenir de cette ressource et plusieurs autres déjà ciblées par des intérêts étrangers? Non, il est vrai qu'on ne peut pas exporter un territoire pour qu'il soit exploité à l'étranger. Par contre, on peut facilement importer de la main-d'oeuvre pour en assurer son exploitation ici même au détriment des gens en place.

Prise isolément, il est presque impossible pour une société d'ici de stopper l'inquisition d'un géant représentant 1,4 milliard d'individus. Une société privée de 34 millions d'actionnaires le pourrait!