Madame la ministre, en mon nom, et au nom de la dizaine de parents à qui j'ai parlé le week-end dernier, je vous dis : non à l'école la fin de semaine ! non ! non ! et encore non ! Assez, c'est assez !

Madame la ministre, en mon nom, et au nom de la dizaine de parents à qui j'ai parlé le week-end dernier, je vous dis : non à l'école la fin de semaine ! non ! non ! et encore non ! Assez, c'est assez !

Nous courons toute la semaine entre les devoirs, les lunchs à préparer, les activités, les projets spéciaux de l'école et nos propres réunions de bureau qui ont lieu à tout moment du jour et du soir. Être parents de trois enfants et avoir tous les deux des carrières professionnelles, c'est un rythme infernal. Le samedi et le dimanche, nous voulons pouvoir respirer et laisser nos enfants respirer. Nous en avons plus qu'assez de la performance démentielle que le rythme de travail impose et de celle que nous imposons à nos enfants.

Est-ce que les gens savent que depuis que vous avez rallongé les heures d'école au primaire les enfants débutent leur journée scolaire à 7 h 50 le matin ! Ce qui oblige des enfants de 5 ans à se tenir sur le coin de l'autobus le matin à 7 h en hiver, alors qu'il fait encore nuit et qu'on gèle... C'est absurde ! C'est faire preuve d'un manque d'humanité des plus élémentaires envers des enfants si petits.

Est-ce que les gens savent que vos bulletins chiffrés sont une rigolade et, qu'en fait, les enseignants notent encore en lettre et ne font que convertir des lettres en chiffres, ce qui donne des écarts de sept points entre les notes possibles ? Les enfants ont soit 87, 80 ou 73... gros écart non ? Encore une fois, c'est absurde. Mais le gouvernement libéral ne craint pas les absurdités pourvu que les apparences soient sauves. La population pense que si on revenait au bon vieux temps, des bulletins chiffrés, ce serait mieux ? Le Parti libéral leur donne des bulletins chiffrés.

Il faut cesser de penser que le décrochage est dû à la paresse des enfants et à la réforme scolaire. Il faut cesser de penser que si on revenait aux méthodes du bon vieux temps, tout cela se réglerait. Il faut cesser de faire comme Lucien Bouchard ou Joseph Facal et jeter des pierres aux enfants en les traitant de paresseux. Il faut cesser de faire des enjeux en éducation des bonbons électoraux de libéraux.

Ce n'est pas de quantité d'heures à rajouter dont il faudrait parler pour contrer le décrochage, mais de redonner une motivation à ceux qui décrochent. Il y a longtemps que ceux qui décrochent ont été largués par le système, car il y a un manque d'accompagnement flagrant dans ce système, un manque d'humanisme.

Pourquoi faut-il que des parents en soient rendus à poursuivre en justice des commissions scolaires, comme il le font actuellement, pour obtenir des services en orthophonie et en orthopédagie ? Un enfant qui traîne des difficultés depuis le primaire est forcément plus à risque de décrocher un jour... Le seul moyen de contrer le décrochage est de mettre plus de ressources d'aide au primaire et au secondaire.

Cessons de penser en terme punitif et coercitif, cela ne donne strictement rien si le désir et le plaisir d'apprendre ne sont pas au rendez-vous. Oui, il faut mettre plus des ressources en éducation pour que cela fonctionne, pas plus d'heures...

Madame la ministre, j'en ai plus qu'assez de vos mesures qui prennent mes enfants en otages pour vous faire du capital politique. L'école le samedi, c'est non !