Nous avons connu notre lot de scandales financiers récemment. D'abord, Vincent Lacroix, qui a fait perdre 130 millions à des petits épargnants (une moyenne d'environ 14 000$ par personne) et ensuite Earl Jones, dont l'affaire n'est pas encore claire, mais qui aurait fait disparaître 50 millions (50 000$ en moyenne par épargnant).

Cet argent ne provient pas d'investisseurs classiques, des millionnaires qui peuvent essuyer les pertes et qui se renfloueront rapidement. Il s'agit de petits épargnants, qui placent de petites sommes pendant toute leur vie, pour avoir une retraite confortable.

 

N'est-ce pas ce qui est propagé dans notre société supérieure aux classes laborieuses: «Travaillez le plus possible, épargnez et à 55 ans, vous pourrez enfin avoir une vie agréable» ? Eh bien, pour ces gens qui ont bûché et qui se sont privés pour mettre de côté ce qu'ils ont pu durant toute de leur vie, il n'en reste qu'un souvenir, celui où ils rêvaient à leur retraite pendant 25 ou 30 ans. Maintenant ces gens n'ont plus rien, certains sont obligés de retourner travailler pour joindre les deux bouts. Imaginez, sortir de la retraite pour retourner bûcher encore et encore... jusqu'à sa mort.

Il n'y a rien à faire, pauvres retraités, ils se sont fait avoir et en beauté. Tout le monde s'en lave les mains, évidemment, nous tenons le coupable, il ira en prison (un peu) et ensuite tout le monde sera content.

Il me semble qu'il y a une solution relativement simple: que le gouvernement les aide un peu. Il serait facile pour les deux ordres de gouvernement de faire leur part en offrant de compenser une partie des pertes, sous forme de REER ou même d'obligations.

Il y aurait deux raisons de le faire. Premièrement, une raison éthique: ces gens qui ont travaillé méritent de pouvoir profiter de leurs vieux jours. Ensuite, il y a une question économique: qu'est-ce qui va arriver à ces gens qui ont tout perdu? C'est de toute manière le gouvernement qui va subvenir à leurs besoins.

Faisons un calcul: une personne très riche va dépenser son argent à l'extérieur du territoire, va s'arranger pour ne pas payer d'impôt. Par opposition, une personne de la classe moyenne va dépenser son argent pour sa consommation immédiate, elle fera rouler son économie locale, elle fera des rénovations.

Bref, une très large part de ses économies restera au pays. Il n'y a pas une si grande différence entre une politique d'aide aux petits épargnants qui se sont fait voler et une politique d'investissement dans les infrastructures pour relancer l'économie.

L'auteur réside à Saguenay.