Depuis la récession, le gouvernement du Québec semble remettre en question la formule des partenariats public-privé (PPP) dans la réalisation des grands ouvrages. Attention, ne jetons le bébé avec l'eau du bain ! Les PPP ne sont certes pas une panacée, mais il ne faudrait pas, pour des questions d'accès au financement, renoncer à une formule qui dans certains cas, pourrait s'avérer la plus efficaces.

La Fédération des chambres de commerce du Québec est fort inquiète des délais probables que ce remue-ménage provoquera dans la réalisation des infrastructures et réitère sa préoccupation quant à l'urgence d'agir en la matière.

En ce sens, et au-delà de l'Agence des PPP, la Fédération des chambres de commerce du Québec (FCCQ) renouvelle sa requête relativement à la mise en place d'une agence des infrastructures dotée d'une gouvernance solide, transparente, responsable et imputable en matière d'infrastructures publiques.

La création d'une telle agence est demandée par la FCCQ depuis longtemps déjà. Cette Agence des infrastructures agirait en partenariat avec tous les ministères, sociétés d'État et organismes gouvernementaux afin de planifier et surveiller l'ensemble des travaux structurants du Québec. De plus, elle assurerait le respect des échéanciers et le choix des modes de réalisation, soit en PPP ou autres.

L'agence aurait également pour mandat d'examiner et évaluer les projets d'infrastructures avec les ministères partenaires, et de formuler des recommandations au Conseil du Trésor quant aux plans d'immobilisation annuels et globaux du gouvernement.

Bien entendu, l'agence créerait dès le début un processus de consultation et de prise de décision rapide et efficace engageant, à chacune des étapes de réalisation des projets, la participation de l'agence, le ministère demandeur et le Conseil du trésor de manière à assurer, au cours de la progression de l'oeuvre, la cohérence des besoins et des coûts dans le temps. Il va sans dire que dans l'évaluation des soumissions, les retombées directes et indirectes pour le Québec seraient un élément de valeur pris en considération par l'agence.

Qui plus est, une telle instance favoriserait la création d'un nouveau pôle de compétitivité qui permettrait l'émergence d'une industrie des infrastructures au Québec et le développement d'une grande expertise locale, brillant tant au Québec que sur l'échiquier mondial.

L'auteure est présidente-directrice générale de la Fédération des chambres de commerce du Québec.