Depuis 2003, le gouvernement du Québec s'est lancé dans un effort sans précédent pour diversifier les marchés d'exportation des entreprises québécoises. Le Québec représentant un bassin de seulement 7,7 millions de consommateurs, il est impératif que nos entreprises exportent leurs services et marchandises si nous voulons maintenir notre niveau de vie.

La Russie, où j'étais en visite officielle la semaine dernière, fait partie des destinations d'affaires peu connues des entreprises québécoises. Avec l'aide de mon collègue ministre du Développement économique, de l'Innovation et de l'Exportation, Raymond Bachand, nous avons entrepris d'accompagner les entreprises québécoises qui cherchent à percer ce marché très prometteur pour les technologies et le savoir-faire québécois.

 

L'économie de la Russie repose en grande partie sur les matières premières et son industrie reste encore peu développée par rapport aux principaux pays industrialisés, puisqu'elle est en retard technologiquement et qu'elle est fragile financièrement. Le premier ministre russe, Vladimir Poutine, a annoncé un plan d'investissement sans précédent de 26,6 milliards de dollars dans les hautes technologies afin de diversifier l'économie. Il compte réduire la dépendance russe aux exportations de ressources naturelles. Et c'est là où le Québec peut tirer son épingle du jeu.

Malgré le contexte international difficile en 2008, l'économie russe maintenait un taux de croissance de 5,6%. Au sortir de la crise, le FMI estime que la croissance de l'économie russe sera supérieure à celle des pays du G7. Ce dynamisme reposera entre autres sur la vigueur de l'investissement et de la consommation. Il devrait donc se révéler durable à moyen terme, au-delà des secousses inévitables liées à la crise financière mondiale. Les gens d'affaires qui viennent ici investissent dans les possibilités à long terme et c'est aussi ce que le Québec vise.

L'an dernier, la Russie se classait au 13e rang des partenaires économiques du Québec. Nous avons exporté pour 290 millions en Russie et importé près de deux fois plus, soit 600 millions, essentiellement dans le secteur des ressources naturelles. Cette balance économique doit être améliorée et les secteurs diversifiés. Les Russes nous ont signifié leur grande volonté d'accroître les échanges avec le Québec et ils nous ont clairement exprimé leurs besoins dans les domaines des technologies, notamment des nanotechnologies et des technologies vertes, deux secteurs où le Québec excelle.

Depuis plusieurs années, des sociétés québécoises sont implantées en Russie, comme Bombardier et SNC-Lavalin. Le Cirque du Soleil fera bientôt de même. Ces entreprises ont ouvert la voie et guident les entrepreneurs québécois sur ce marché. Les entreprises qui seront bien positionnées sur la ligne de départ au moment de la reprise auront un avantage considérable.

Je suis enthousiasmé par l'accueil chaleureux qui est fait aux représentants du Québec qui viennent ici. Nos deux sociétés se ressemblent à plusieurs égards. Nous avons cette parenté de la nordicité et partageons notamment un climat, de grands espaces et une passion pour le hockey. Il ne nous reste plus qu'à développer nos liens davantage.

J'invite les entreprises québécoises à profiter de l'émergence de ce gigantesque marché et à faire rayonner et fructifier le savoir-faire québécois à travers le monde. Notre gouvernement est prêt à aider nos entreprises en tout temps. Comme vous le savez, l'économie est notre marque de commerce et nous ferons tout ce qui est nécessaire pour aider nos entreprises.

L'auteur est ministre des Relations internationales du Québec.