Malgré une augmentation significative de l'incidence du cancer du sein, la mortalité reliée à cette maladie est à son taux le plus bas depuis trois décennies. Heureusement, ce progrès est relié à une détection plus efficace, grâce à la technologie moderne disponible pour le dépistage précoce, et aussi aux nouvelles modalités de traitement qui sont rattachées aux résultats de pathologie.

Face à une pénurie de pathologistes, l'Association des pathologistes du Québec a lancé une étude pour mieux évaluer la qualité des trois examens immuno-histochimiques cruciales (ER, PR, Her2-Neu). Ces résultats sont essentiels pour déterminer le meilleur choix de traitement avant ou après la chirurgie. La fiabilité de ces résultats dépend de la technologie disponible pour produire le matériel qui sera soumis à l'expertise du pathologiste, introduisant ainsi une composante objective et une composante subjective.

 

Seulement 25 départements de pathologie au Québec auraient apparemment accepté de participer à ce projet louable, et plusieurs de ces centres ont eu de bons résultats.

Par contre, les résultats initiaux semblent indiquer qu'il y aurait parmi ces centres, qu'on pourrait croire déjà soumis à un contrôle de qualité, une variation suffisante pour justifier une évaluation qui engloberait tous les centres qui entreprennent de tels examens.

Cette initiative nous laisse croire qu'il n'y a pas encore au Québec un mécanisme national, doté d'un budget suffisant pour remplir le mandat d'accréditer ces centres qui ont démontré une qualité et une uniformité de leurs résultats afin de pouvoir conserver le privilège de continuer à entreprendre ces examens si importants. L'étude du Dr Gaboury avait sûrement comme objectif de convaincre les responsables de combler ce déficit dans les plus brefs délais.

Entre-temps, les patientes peuvent être assurées que les pathologistes du Québec, qui doivent compléter une formation extensive pour acquérir l'expertise nécessaire, placent toujours l'intérêt des patients en premier.

Par contre, les patientes ont aussi le droit de demander à leur médecin de faire réévaluer autant que possible, auprès de leur pathologiste, le niveau de fiabilité du centre médical en ce qui a trait à ces examens immuno-histochimiques.

L'auteur est médecin spécialiste en oncologie chirurgicale aux centres hospitaliers St-Mary's, Général de Montréal et Sacré-Coeur. Il est directeur du Centre d'oncologie Ville-Marie.