À la suite de l'article d'Éric Clément concernant la participation d'Helen Fotopulos à une partie de hockey dans la loge de CIMA+ (La Presse, 7 mai 2009), nous voulons exprimer notre désaccord face à ce type d'information dont l'amalgame discrédite nos élus et utilise l'éthique comme paravent pour dicter leur comportement.

L'amalgame sous-entendu dans le cas d'Helen Fotopulos nous apparaît surréaliste. On provoque un scandale là où il n'y en a pas. On crée de toutes pièces ce que l'on peut appeler une «non-nouvelle» qui, non seulement porte préjudice, mais restreint aussi le champ et le mode d'intervention des élus, au risque de les isoler et de les paralyser. Cela est d'autant plus cynique que, dans le cas d'Helen Fotopulos, son engagement civique et politique a de profondes racines dans le renouvellement de la démocratie montréalaise, l'ouverture du débat public et le développement d'une démocratie citoyenne locale.

 

Nous ne sommes pas des amis de Mme Fotopulos, ni des membres de son parti politique. Cette non-nouvelle ne mérite pas la signature de La Presse.

Comment les personnes qui veulent changer la ville et la vie peuvent-elles sensibiliser directement les élus? Ce face-à-face entre des développeurs, des créateurs de toutes les sphères de la société et des élus nous semble fondamental. Pas pour boycotter les règles du jeu, détourner les programmes en place ou ignorer la fonction publique, mais pour transmettre directement à l'élu l'essence de son projet et de sa vision. C'est non seulement humain, c'est aussi essentiel. Jamais le Cirque du Soleil n'aurait pu démarrer si Guy Laliberté n'avait pas parlé seul à seul avec René Lévesque de son rêve visionnaire. Où se sont-ils rencontrés? Dans une loge du vieux Forum, sur un terrain de golf, dans un restaurant, dans une partie de poker? C'est une non-nouvelle! La nouvelle, c'est qu'il existe au Québec une entreprise culturelle florissante depuis 25 ans et qui fournit du travail quotidien à plus de 3000 personnes et qui brille sur la scène internationale.

En dernier lieu, l'automne prochain il y aura des élections à Montréal, comme dans toutes les autres villes du Québec. Celles-ci peuvent porter sur la forme de leadership que l'on voudrait ou sur les problèmes de structure que rencontre l'administration montréalaise depuis les fusions-défusions. Elles peuvent aussi s'attarder sur les rôles et les pouvoirs respectifs des élus et des fonctionnaires. Nous pensons que ce privilège démocratique doit permettre de poursuivre et de renouveler les engagements civiques des citoyens envers leur communauté, et de permettre au plus grand nombre de candidats aux élections la possibilité d'exposer leur philosophie de gestion du développement culturel, économique et social de notre ville.

Léopold Beaulieu; Claude Benoit; Denis Bernard; Francine Bernier; Anik Bissonnette; Hélène Blanchet; Hélène Blondin; France Brochu; Aurèle Cardinal; Pascale Caron; Alain Castonguay; Nathalie Chalifour; Agnès Connat; Armand Couture; Clément Demers; Rosario Demers; Danièle Drolet; Louis Dussault; Guy Favreau; Francois Ferland; Jean-Marc Fontan; Camille Gagnon; Martin Galarneau; René Gauthier; Nadine Gelly; William L. George; Louis Germain; Pascale Hébert; Gilles Huot; Florence Junca Adenot; Jean Lamarre; Philippe Lamarre; Johanne Lapointe; Réal Laporte; Gérald Larose; Charles Larouche; Jean-Maurice Latulipe; Joël Lebossé; Jean-Francois Léonard; Édouard Lock; Sylvain Lussier; Louise Marleau; Caroline Masse; André Ménard; Margie Mendell; Suzann Méthot; Jeannot Painchaud; Michel Paquin; Luc Parlavecchio; Lorraine Pintal; Sylvain Plante; André Plourde; Yves Rocray; Jean Régnier; Louis Roquet; Éric Skulski; Jacques Trudel; Kathleen Verdon; et Christian Yaccarini