La campagne électorale qui s'achève aura interpellé les Canadiens sur bon nombre de sujets, à commencer par l'économie. Ce sujet s'est imposé particulièrement à cause des événements des derniers jours. Les chefs des partis politiques étant interpellés, Stéphane Dion a fait preuve de leadership avec son programme électoral et son plan d'action pour les 30 premiers jours. De son côté, Stephen Harper a toujours refusé de faire face à la réalité. Encore plus préoccupant est son programme électoral annoncé cette semaine, lequel témoigne d'une volonté à vouloir demeurer dans l'inaction. Il s'agit à mon avis d'un manquement grave au devoir qui lui incombe comme premier ministre du Canada.

Un autre sujet fort important qui, malheureusement, n'aura pas fait l'objet de discussions significatives, c'est la politique étrangère du Canada.

 

À l'ère de la mondialisation, alors que les pays doivent constamment se concerter et coopérer à l'intérieur d'organismes multilatéraux tels que l'Organisation internationale de la Francophonie, il faut s'y attarder. La politique étrangère canadienne a toujours inspiré beaucoup de fierté. D'un bout à l'autre du pays, les Canadiens l'ont exprimé de bien des façons, à commencer par le drapeau sur le sac à dos que bon nombre aiment arborer. Par ce geste, nous voulons affirmer notre appui aux valeurs traditionnellement véhiculées par notre politique étrangère, à savoir: le respect de la démocratie et de la primauté du droit, le respect des droits de la personne, le maintien de la paix, la promotion des règles de bonne gouvernance, le respect des organismes multilatéraux et j'en passe.

Place enviable

Sur la base de ces valeurs, le Canada a su se définir sur le plan international et se tailler une place enviable. À l'étranger, le Canada est synonyme de leadership. Pensons aux Casques bleus, au traité sur les mines antipersonnelles, à la décision de l'ancien premier ministre Jean Chrétien de dire non à la guerre en Irak, ou encore au leadership assumé par Stéphane Dion lors de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques. Tous ces éléments contribuent à faire du Canada un pays indépendant de pensée et respecté dans le monde.

Cependant, quelques mois d'un gouvernement Harper auront grandement contribué à changer cette image. À la lumière des gestes posés par ce gouvernement, dire que leurs politiques contrastent avec celles du Parti libéral m'apparaît être un euphémisme. À titre d'exemples, soulignons Omar Khadr détenu à Guantanamo à l'encontre des conventions internationales, le non-respect de l'accord de Kyoto, le refus du Canada de signer la déclaration des droits des peuples autochtones, et enfin, la mission en Afghanistan qui aurait dû être axée davantage sur la reconstruction. Voilà autant d'exemples qui démontrent un changement d'approche en matière de politique étrangère, changement qui s'éloigne de l'image que nous avons mis des années à établir.

Je l'ai dit et je le répète, rarement une élection aura présenté des visions aussi différentes quant au parcours à prendre pour continuer à bâtir ensemble le Québec et le Canada. Pour ma part, je ne surprendrai personne en affichant ma préférence pour le Parti libéral du Canada. Il offre une meilleure vision pour notre avenir. Son respect de l'environnement, de nos valeurs sociales et son grand réalisme face à la situation économique offrent une voie beaucoup plus prometteuse.

Sur ce, je vous souhaite une bonne réflexion et vous rappelle que le droit de vote est un droit fondamental fort précieux qu'on se doit d'exercer le 14 octobre prochain.

L'auteur est un ancien ministre libéral de la Justice et procureur général du Canada.