Il n'y a pratiquement plus d'éducateurs masculins à l'école publique. Notre régime scolaire public se retrouve sous la férule d'activistes féministes. Sommes-nous vraiment surpris du résultat?

Je partage avec vous mon vécu avec ce système... Il y a trois ans, mon fils, qui avait 9 ans à l'époque et était en 5e année primaire, se fait attaquer par un autre garçon dans la cour d'école.

Comme mon fils n'est pas du genre «trop nerveux», il se défend et, malheureusement pour l'autre garçon, lui éclabousse le nez quelque peu. Rien de bien grave. Petite querelle normale entre deux petits garçons qui étaient redevenus les meilleurs amis le lendemain.

Sauf que la directrice de l'école ne le voyait pas du tout de cette manière. Malgré qu'il était clair que mon fils n'était pas l'instigateur et qu'il n'a fait que se défendre, elle lui a imposé d'écrire une lettre d'excuses. Imaginez ça, devoir s'excuser pour s'être défendu... Elle caractérisait cette petite altercation comme un «geste de violence». «Tolérance zéro face à la violence» qu'elle martelait quand je suis allé m'enquérir de la situation. Mon Dieu ! L'ostracisme le plus total à l'égard d'un geste des plus anodins entre petits garçons de 9 ans. Aucune nuance dans le discours.

Je regrette, mais c'est exactement ce que nous avons de plus malsain dans notre système public et ce qui est à la source même de l'échec de ce système envers nos garçons. La même directrice a plus tard avalisé la saisie du ballon de football de mon fils par une surveillante. Lorsque je suis retourné m'enquérir de cette nouvelle situation, la directrice était toute fière de m'informer qu'elle avait «édicté» un nouveau règlement à l'effet que le football n'est plus toléré à l'école parce que le ballon, pointu à ses extrémités, est trop dangereux. Plus de football, plus de ballon chasseur et j'en passe, parce que elle, c'est trop dangereux? Et les ciseaux, le crayons pointus?

Qu'est-ce qu'on veut faire au juste de nos garçons à l'école publique? Des danseurs de ballet? Des spécialistes du macramé, de l'art plastique? Ça peut fonctionner pour certains, mais nous devons constater aujourd'hui qu'ils sont dans la minorité... Les jeunes garçons ont besoin d'une soupape pour évacuer leur énergie, leur adrénaline et leur testostérone. C'est la nature qui est ainsi faite. On ne peut pas leur imposer la même conduite ou le même modèle éducatif qu'aux petites filles. C'est impossible, ça ne fonctionne pas.

Espérons que les données qui sont devant nous aujourd'hui sauront convaincre qui de droit de la faillite du système actuel envers nos garçons. Il est grand temps de ramener des éducateurs et des directeurs d'école masculins dans le système avant de condamner de nouvelles générations de petits garçons à devoir fonctionner en marge de la société faute de leur offrir un système éducatif à leur mesure. Le temps presse.

Autrement, le fossé entre affluents et moins affluents ne pourra que s'élargir parce que les gens qui peuvent se le permettre envoient leurs garçons à l'école privée qui, n'en déplaise, est bien mieux équipée pour les éduquer.