Paraît-il que la FIQ est seule à discuter, s'il y a discussion possible avec le gouvernement! Félicitations pour n'avoir pas, comme les autres groupes, accepté l'aplaventrisme devant le gouvernement! Ne lâchez pas!

Mais les négociations ne sont pas terminées, quoi qu'en disent les représentants syndicaux du Front commun. D'ailleurs, qu'en est-il du Front commun?

Un groupe minoritaire, les infirmières et les infirmiers de la CSN et de la FTQ n'ont pas dit leur dernier mot! En effet, il devrait y avoir un rapport du Front commun aux membres des divers syndicats locaux. Et quelle sera la réponse des membres qui n'ont jamais, jamais été consultés avant que les chefs crient victoire et avant que les représentants du gouvernement se frottent les mains de satisfaction!

Comme le dit Stanislaw Jersy Lec, célèbre écrivain polonais: «Une époque qui n'a pas de souffle a une haleine terrible». Des membres du Front commun qui n'ont plus d'idéologie, qui naviguent dans le prolétariat avec un gouvernement corrompu, c'est ça une époque qui n'a pas de souffle et qui a mauvaise haleine!

Qu'en sera-t-il si les membres des syndicats locaux sont honnêtement informés que les ententes avec le gouvernement sont tout à fait différentes des revendications syndicales élaborées avec harmonie entre syndicats et entre centrales!

On voit un groupe minoritaire (infirmières et infirmiers CSN et FTQ) qui accepte, en premier lieu, les conditions de travail qui pourraient s'appliquer aux membres majoritaires de la FIQ. Il s'agit d'un manque de discernement, de sens commun, que le pitoyable ministre de la Santé invoque en ridiculisant la FIQ de faire bande à part!

Est-ce que les négociateurs du Front commun pourront expliquer, si l'on tient compte des tickets modérateurs et autres coupures au budget imposées, que sur le plan salarial, ils ont accepté un quasi-gel de salaire? Pourtant le gouvernement trouve l'argent nécessaire pour faire miroiter le paiement de primes pour éviter de régler de bonnes conditions de travail.

Et puis, les règlements acceptés par le Front commun prévoient que plusieurs questions seront référées à des comités. Mais le hic: les résultats des comités ne sont pas exécutoires. Quel guet-apens, quelle perfidie, quelle fourberie!

La vraie négociation commencera quand les membres des syndicats locaux foutront le bordel dans les ententes que leurs représentants du Front commun ont pensé pouvoir leur imposer sans discussion! Les membres ont le pouvoir de dire: «Assez, c'est assez! Pas de blitz de négociation, pas de concubinage, pas de partenariat, pas de calendrier de négociation préparé par les boss»!

Quand tous les membres et le Front commun diront «Nous sommes d'accord avec la FIQ», cela sera la victoire!