Vendredi 14 août, 20 heures, les douanes de l'aéroport Pierre-Eliott-Trudeau sont encore submergées par un flot de voyageurs que les services frontaliers du Canada sont incapables de gérer efficacement.

Un serpentin qui n'en finit plus, de la bousculade, de la grogne, des touristes étrangers estomaqués, des Canadiens qui regrettent même la fonction publique cubaine... Non, ce n'était pas beau à voir.

Pendant plus d'une heure, il n'y avait aucun agent de sécurité au niveau de la jetée de façon à empêcher la cohue monumentale. Les dépassements et la frustation de voir n'importe quel quidam couper les files d'attente... C'était le désastre et la confusion la plus totale.

Des touristes en transit qui hurlent pour ne pas rater leur correspondance, des femmes enceintes obligées de rester debout pendant presque deux heures (incluant le remise de la fameuse déclaration timbrée), un résident canadien qui renverse l'unifolié en guise de protestation, une dizaine de guichets fermés... C'en était ridule et navrant.

Peut-être suis-je simplement malchanceux, mais ça fait deux fois en un an que je vis ça. Quand on sait qu'un avion qui décolle de Cuba, Paris, Rome, Vancouver, Dallas, Miami ou n'importe où dans le monde prend plusieurs heures à traverser mers et mondes pour atterrir ici, comment peut-on prétexter une arrivée soudaine et imprévue d'avions ? Notre service des douanes ne sait-il pas quand un avion décolle d'un aéroport lointain pour arriver à telle ou telle heure, incluant les retards et autres imprévus ?

Je comprends qu'une urgence d'hôpital puisse être prise d'assaut par des malades imprévus, mais des avions dans un aéroport... un imprévu, vraiment ? Et si l'arrivée d'un avion peut être un imprévu pour les services frontaliers du Canada, il y a de quoi être nerveux quant à leur efficacité. On comprend presque les Américains de ne pas leur faire confiance dans la lutte anti-terroriste.

Et le comble de l'inefficacité : pour essayer de compenser l'anarchie ainsi créée, les douaniers présents ne posaient aucune question, afin d'accélérer le tout. Réparer une erreur par une autre erreur, quelle mentalité.

Pourquoi avoir payé deux aéroports, l'agrandissement de l'un d'eux et la fermeture de l'autre, si on a un service des douanes qui peine à faire son travail de façon aussi régulière ?

L'auteur est un travailleur autonome de Montréal.