Déjà deux textes ont paru dans les colonnes d'opinion de La Presse qui dénoncent la vision négative de l'homme québécois dans la publicité. Effectivement, certaines publicités sont mauvaises. Parfois, à un point tel qu'elles en sont offensantes. Par contre, affirmer qu'il s'agit d'une tendance que les publicités dépeignent les hommes, québécois de surcroît, comme des faibles en révèle bien plus sur les inquiétudes des auteurs que sur la publicité québécoise.

En effet, cette impression que l'homme québécois est considéré comme un perdant efféminé est rabâchée de temps à autre. Ceux qui dénoncent cette « condition de l'homme » s'appuient, comme on peut le constater, sur de mauvaises publicités qui manquent leur cible. Ensuite, ils arguent que cette situation est causée par « l'omniprésence des femmes » dans l'environnement social québécois.

La publicité est tout sauf une représentation fidèle de la société dans laquelle on vit. De plus, son but est de nous vendre quelque chose. Les faiseurs de publicité ne reculent devant rien pour nous vendre la salade de leur client. Ils feront la morale aux consommateurs s'il le faut. Personne n'est obligé de gober ce qu'ils véhiculent. Il suffit d'exercer un peu d'esprit critique et de fermer le téléviseur. 

D'ailleurs, il existe également des publicités qui dépeignent positivement l'homme québécois. Pensez à la publicité de Nissan avec le gars du gros bon sens par exemple. Ou encore les publicités de Honda avec Martin Matte. À ma connaissance, M. Matte ne manque pas d'estime de soi... De plus, certaines publicités décriées telles que la pub de Whiskas ne s'adressent pas seulement au public québécois. Elles sont tournées également en anglais.

Concernant « l'omniprésence des femmes », il est également fallacieux d'argumenter en ce sens. On peut toujours constater qu'au fédéral comme au provincial, les hommes sont largement majoritaires. Dans les exécutifs et les conseils d'administration des entreprises, encore une fois, les hommes sont majoritaires. Les femmes sont largement minoritaires dans les sports professionnels qu'on peut voir à la télévision, alors que les grandes figures masculines abondent dans ce domaine.

Certains s'inquiètent que les jeunes garçons fréquentent une école où le personnel est majoritairement féminin. Depuis l'époque des écoles de rang au Québec, le personnel enseignant a toujours été majoritairement féminin au niveau primaire. Rien n'a changé aujourd'hui. Les hommes boudent cette profession encore à ce jour. Il semble que faire des études pour devenir enseignant au primaire dans un programme universitaire où le ratio homme et femme est largement débalancé par les femmes ne soit pas un incitatif suffisant...

Enfin, cette inquiétude quant à la masculinité de l'homme québécois est somme toute risible. En effet, tenir un discours de victimisation de l'homme québécois est paradoxal alors que l'objectif est de défendre sa masculinité. Les auteurs de ces textes accomplissent alors ce qu'ils dénoncent. Pour ma part, je ne suis pas inquiet et je ne regarde pas la télé.