Encore aujourd'hui, des millions de personnes dans les pays en développement n'ont toujours pas accès à des médicaments abordables.

Chaque jour, 14 000 personnes meurent de maladies infectieuses qui peuvent être traitées. Selon l'OMS, le tiers de la population mondiale, soit 2 milliards de personnes, n'ont toujours pas accès aux médicaments de base de façon régulière. Le prix trop élevé de ces médicaments brevetés, maintenu par les fabricants, les rendent inaccessibles aux pauvres.

En 2004, le Canada a déposé un projet de loi visant à aider les pays en développement à rendre accessible à leur population des médicaments plus abordables.

Depuis son adoption, la loi canadienne n'a été appliquée qu'une fois. Malgré ses intentions louables, elle comporte des lacunes restrictives quant au nombre de pays automatiquement éligibles pour l'achat de médicaments génériques fabriqués au Canada.

Aujourd'hui, ces listes de pays et médicaments ne peuvent être modifiées que par une décision du Cabinet, un processus long et contraignant, surtout devant l'incertitude des gouvernements minoritaires.

Actuellement, pour pouvoir fabriquer et exporter un médicament à un coût peu élevé, le fabricant doit obtenir une licence obligatoire qui est très restrictive. Celui-ci ne peut faire affaire qu'avec un pays et pour un seul médicament par commande pour une quantité déterminée, et pour seulement deux ans.

Le Canada possède une importante industrie de médicaments génériques ; notre situation est donc privilégiée et peut avoir un impact considérable en termes de vies sauvées en fournissant à moindre coût médicaments et produits pharmaceutiques.

Le mois dernier, le sénateur Yoine Goldstein a présenté le projet de loi S-132 au Sénat, qui demande une réforme du Régime canadien d'accès aux médicaments. Ce projet de loi permettrait d'alléger les procédures bureaucratiques en supprimant les listes qui limitent le nombre de pays et de médicaments éligibles, tout en répondant aux besoins spécifiques de chaque pays concerné. Cela devrait améliorer grandement la santé mondiale. Notre pays fait beaucoup pour les plus pauvres de la planète et je l'en félicite.

Ce projet se doit d'être adopté rapidement, car le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme sont des grands tueurs qui ne chôment pas et frappent les plus vulnérables sans merci.

L'auteure demeure à Québec.