À la suite des propos tenus par Mme Djemila Benhabib (dans La Presse et sur Cyberpresse), nous tenons à remettre les pendules à l'heure.

La Fédération des femmes du Québec (FFQ) est un organisme voué à la défense des droits des femmes depuis 43 ans et n'a aucune association avec le Conseil islamique canadien ou encore avec l'organisme Présence musulmane.

Les femmes qui sont membres de la Fédération des femmes du Québec, sur une base individuelle, peuvent être catholiques, protestantes, musulmanes, juives, ou athées. Il y a aussi des organismes qui sont membres de la FFQ. Ils doivent, pour ce faire, être dédiés à la défense et à la promotion des droits des femmes.

Ceci dit, nous réitérons que la Fédération des femmes du Québec défend le droit de toutes les femmes de choisir de pratiquer ou non une religion, et cela, dans le respect des valeurs d'égalité entre les sexes, conformément aux principes de la Charte des droits et libertés de la personne du Québec. La Fédération des femmes du Québec réaffirme qu'elle est pour la liberté religieuse, mais contre les intégrismes de toutes les religions.

Ce n'est pas d'hier que le débat sur les signes religieux se concentre autour du foulard islamique. Nous l'avons dit et nous le répétons, la Fédération des femmes du Québec est contre toute obligation religieuse ou politique qui serait faite aux femmes de porter un foulard islamique ici, au Québec, et ailleurs dans le monde.

En même temps, nous nous opposons au fait d'interdire, aux femmes et aux hommes qui choisissent librement de le faire, de porter un signe religieux.

Pour nous, il est hors de question de jouer le jeu de l'intégrisme en nourrissant le rejet de l'« autre » ! Ce qui fait, entre autres, le propre des intégrismes, c'est le pouvoir de manipuler les idées afin qu'elles servent à leur politique d'exclusion et d'intolérance. Les positions que nos membres ont prises et défendues, au fil des ans, expriment notre volonté politique de combattre tous les intégrismes, religieux et autres, de consolider l'espace démocratique et de favoriser la participation citoyenne. Nous ne voulons renoncer ni au principe d'égalité entre les sexes, ni aux libertés fondamentales qui peuvent s'exprimer, ici, au Québec!

Nous prônons l'intégration à la société québécoise, à ses valeurs et à ses droits fondamentaux, par un véritable accès à l'emploi tant dans les secteurs public que privé. Rien ne doit entraver la poursuite par les femmes de leur autonomie économique!

Pour élaborer notre position sur les signes religieux, car nous avons été interpellées à plusieurs reprises pour la faire connaître, nous avons organisé, au cours des deux dernières années, des forums, des débats et des consultations. En tant que féministes, nous ne pouvons pas ignorer les témoignages de ces femmes, d'autres origines, qui subissent au quotidien toutes sortes de discriminations.

C'est pourquoi, nous entendons poursuivre sans relâche notre lutte contre les violations commises au nom des religions et, avec la même détermination, nous nous opposons à l'interdiction de porter des signes religieux. Cette interdiction pourrait avoir pour conséquence de provoquer un repli sur soi de la part de certains groupes minoritaires. Ce repli isolerait les femmes et compromettrait leurs tentatives d'intégration à la société, intégration qui passe par le marché du travail.

Michèle Asselin, présidente de la Fédération des femmes du Québec

Émilia Castro, vice-présidente aux membres associatives

Marie-Céline Domingue, vice-présidente aux membres individuelles

Carolle Mathieu, trésorière

Micheline Bourassa, secrétaire