Récemment, tous les papes de la politique et de l'information ont tenté de ridiculiser Bernard « Rambo » Gauthier.

Derrière leur plume et leur micro, ils ont su faire le bashing nécessaire pour à la fois alimenter leur ego et se protéger de la mise en demeure. Les poètes disent ménager la chèvre et le chou.

Depuis plusieurs années, certains grands penseurs proposent le renouvellement de la démocratie. On crie haut et fort : le pouvoir aux citoyens (Constituer le Québec, Roméo Bouchard, 2014). Mais si le citoyen n'est pas rasé, porte une boucle d'oreille et baragouine quelques jurons, il perd toute crédibilité.

On veut donner le pouvoir au citoyen qu'on aura défini. La cravate et la maîtrise en science politique feraient-elles encore foi de l'unique légitimité de l'implication démocratique ?

Au fond, en message codé, le club sélect n'est pas prêt à ouvrir ses portes. En québécois, on veut pas te voir dans notre gang !

Monsieur Gauthier manque-t-il d'éducation ? So what ? Selon l'Enquête internationale sur l'alphabétisation et les compétences des adultes (EIACA, 2003) 49 % des Québécois n'atteignent pas le niveau 3 d'alphabétisation. Ce fait de société ne fait-il pas de lui l'authentique représentant d'une grande majorité ?

Contrairement à Philippe Couillard qui se dit le sauveur du Québec, Rambo Gauthier veut seulement aider le Québec. N'est-ce pas plus vertueux ? Il se bat chaque jour pour le droit des travailleurs, jusqu'à mettre son intégrité physique en danger. N'est-ce pas courageux ? Rappelez-vous celui qui vous défendait dans la cour d'école. À celui-ci, on peut pardonner beaucoup de choses.

Son langage ? Et Chartrand, Falardeau, Garon, Labaume ? Il joue aux gros bras ? Et Trudeau, qui bouscule une députée dans l'enceinte de la Chambre des communes ? Pas pire que les autres, ce Rambo, en terme d'éthique professionnelle.

Bernard Gauthier a-t-il de la substance ? Qu'il vous en déplaise, oui. Sait-il l'exprimer comme les grands tribuns de la période des questions du Salon bleu ? Pas dur à battre.

Durant sa conférence de presse, il a été question de guerre civile. Quel bonbon pour les médias ! Mais il a aussi été question d'autochtones, d'immigration, d'establishment, de pouvoir aux citoyens, de services sociaux, de régions et d'identité québécoise. Il pourrait faire des adeptes.

L'homme est franc, direct, vrai et bon communicateur. Il est un vecteur d'insatisfaction. Contrairement à nos grands parleurs, le petit monde qu'il défend chaque jour voit en lui un faiseur. Voilà pourquoi je suis Rambo.