Après ma troisième commotion cérébrale, le médecin m'a offert un choix : porter un casque et faire rire de moi, ou accrocher mes patins.

La décision a été facile à prendre. J'ai choisi le casque et j'ai eu droit aux moqueries de mes coéquipiers.

J'avais 15 ans à l'époque. Aucun hockeyeur ne portait de casque. Mais j'avais subi trois commotions cérébrales en l'espace de quatre mois - deux au football et une au hockey - et, même si je n'avais aucune envie d'écouter mon médecin, il fallait que je le fasse pour continuer à pratiquer les sports que j'aimais.

Vous savez quoi ? Les moqueries n'ont pas duré, et je n'ai jamais « vu d'étoiles » sur la glace par la suite !

J'ai eu beaucoup de chance.

Les preuves médicales amassées partout dans le monde concernant les commotions cérébrales subies dans la pratique d'un sport sont convaincantes. Ces blessures ont des conséquences graves pour la santé, à court et à long terme, et doivent être prises au sérieux.

Il s'agit d'un enjeu de santé publique important non seulement pour les sportifs, mais pour l'ensemble des Canadiens.

En d'autres mots, le temps est venu de suivre les conseils du médecin.

Notre approche sur cet enjeu peut être améliorée. Elle doit l'être. C'est pourquoi demain, à Rideau Hall à Ottawa, nous réunirons certaines des principales autorités canadiennes s'intéressant aux commotions cérébrales liées aux sports.

Des athlètes professionnels et des membres du Temple de la renommée, des athlètes olympiques et paralympiques, des experts médicaux, des leaders gouvernementaux, des entraîneurs, des enseignants et des parents seront avec nous.

Sport Canada sera ici aussi, en tant que partenaire de cette conférence. Des experts en la matière et des Canadiens de partout au pays se joindront aussi à nous par l'entremise d'un webinaire organisé par le Centre de documentation pour le sport. Nous souhaitons rejoindre le plus de gens possible pour recueillir et partager leurs commentaires.

La conférence de demain a deux objectifs : sensibiliser les gens aux conséquences graves des lésions cérébrales subies dans la pratique d'un sport et contribuer à une approche nationale pour rendre les sports plus sûrs pour tous les participants, c'est-à-dire les amateurs et les professionnels de tout âge.

Ensemble, nous examinerons comment mieux prévenir les commotions cérébrales. Nous parlerons de la détection, de la gestion et de la surveillance des commotions. Nous discuterons des règles de jeu et de la façon de sensibiliser les entraîneurs, les parents, les professionnels de la santé et les joueurs eux-mêmes pour que le jeu se déroule en toute sécurité. Nous couvrirons tous ces sujets et toucherons autant de disciplines sportives que possible, puisque les commotions cérébrales surviennent dans tous les sports.

Un nombre croissant d'individus et de familles sont inquiets et se demandent s'il est sécuritaire de faire du sport. Pourtant, les sports sont essentiels à une vie saine et au bien-être. Ils font partie de notre identité en tant qu'individus et que communautés.

Adolescent, j'ai eu de la chance d'avoir un médecin qui se souciait de moi et qui m'a obligé à voir la réalité en face. Je veux maintenant faire la même chose pour mes 14 petits-enfants et pour tous les Canadiens qui veulent jouer et pratiquer un sport en toute sécurité et en toute confiance, sans hésitation ni crainte.

Agissons ensemble pour développer une approche sensée des commotions cérébrales liées aux sports.

Nous pouvons et nous devons faire mieux.