Notre Confédération fêtera ses 150 ans l'an prochain, une poussière comparativement à l'âge de la Terre, mais aussi une excellente occasion de passer nos réalisations en revue et de nous tourner vers l'avenir.

En tant que Canadiens, nous minimisons parfois nos bons coups et nous sous-estimons nos capacités. Délaissons cette humilité qui nous caractérise pour regarder où nous en sommes, ne serait-ce que pour un petit moment.

Comme population, nous nous classons 35es dans le monde, alors que notre économie nous fournit un niveau de vie qui compte parmi les meilleurs.

En raison de notre climat, il nous est plus difficile de cultiver la terre et de produire des biens. Mais nous sommes pourtant le plus grand exportateur de céréales, de produits forestiers et de multiples métaux et minéraux.

Nos axes de transport sont parmi les plus étendus au monde, mais nous sommes devenus des exportateurs parmi les plus prospères.

Nous savons que ce qui nous rend uniques repose sur la force des communautés autochtones, sur le mélange particulier des cultures anglophone et francophone de même que sur notre incroyable diversité. Il y a certes du travail à faire pour entretenir ces relations et pour rectifier les torts du passé, mais nous avons, plus que jamais, un véritable désir de partager ce lieu et ses abondantes possibilités de façon encore plus équitable.

Tout en bâtissant une économie forte, les Canadiens respectent et valorisent leurs grands espaces naturels. Nous considérons de notre devoir de laisser aux générations futures un endroit sain et beau où vivre.

La science nous montre à tous que, pour prendre cette responsabilité, nous devons réduire notre dépendance aux combustibles fossiles et trouver de meilleures façons de produire et de consommer l'énergie dont nous avons besoin. Nous réchauffons la planète et nous bouleversons l'équilibre qui a soutenu la vie. Heureusement, l'histoire de la civilisation humaine a prouvé que nous pouvons relever les plus grands défis et trouver de meilleures solutions.

En ce qui concerne les changements climatiques, nous savons que nous pouvons faire beaucoup mieux si nous en avons la volonté.

Au cours du prochain siècle, les économies les plus fortes du monde seront celles qui trouveront des moyens plus écologiques de produire, d'emmagasiner et d'utiliser l'énergie. Il se peut que ces économies aient à s'ajuster en cours de route, mais elles seront plus prospères à long terme.

Heureusement, cette économie sobre en carbone aura besoin de ressources naturelles produites de façon responsable, desquelles dépend la prospérité de plusieurs de nos collectivités. Par exemple, l'électrification, les batteries, les éoliennes et les panneaux solaires reposent sur une grande variété de minéraux et de métaux que nous produisons. De même, nos produits forestiers sont essentiels à la production de bâtiments à faible empreinte carbone.

Nous croyons que les premiers ministres du Canada peuvent nous mettre sur la voie de progrès significatifs en ce qui a trait aux changements climatiques et à une économie plus vigoureuse, en favorisant six domaines de politiques et d'innovations.

• Verdir notre approvisionnement en électricité - en éliminant progressivement les centrales électriques au charbon et en soutenant les technologies propres ;

• Créer des moyens de transport plus propres - en investissant dans les infrastructures de transport en commun, en améliorant le rendement des carburants et en faisant la transition vers des options à faible émission de carbone comme les véhicules électriques ;

• Améliorer le rendement énergétique de nos bâtiments - en fixant des objectifs de rénovation ambitieux et en investissant dans de nouveaux édifices à la fine pointe de la technologie ;

• Tarifer la pollution et récompenser le changement - grâce à la tarification du carbone et à des investissements intelligents dans les technologies qui réduisent les émissions ;

• Saisir les occasions de croissance économique propres pour le Canada - en réalisant nos objectifs climatiques et en rehaussant notre niveau d'ambition au fil du temps pour contribuer comme il se doit à l'effort mondial ;

• S'assurer d'une transition juste pour les travailleurs, leurs familles et leurs communautés lorsque leurs emplois et leurs moyens de subsistance sont en jeu - en développant une stratégie industrielle visant à soutenir et à requalifier les travailleurs touchés afin qu'ils puissent trouver des emplois de qualité dans les industries propres en croissance.

Certains soutiennent cette vision en raison des risques sérieux que le réchauffement climatique pose à la planète. D'autres se sentent extrêmement responsables envers les générations futures. Pour d'autres encore, il s'agit d'une grande occasion économique à saisir.

Nombreuses sont les bonnes raisons d'accélérer notre transition vers une économie plus propre.

Il n'est pas nécessaire que tous aient la même motivation. Nous ne serons pas tous d'accord sur la rapidité avec laquelle procéder. Mais si nous voulons mettre l'accent sur des choix intelligents et saisir les occasions, nous honorerons le pays dont nous sommes tous fiers.

Notre avenir commence ici, maintenant. Faisons des 100 prochaines années de ce grand pays le siècle de la croissance verte du Canada.

* Ces organisations oeuvrent dans le monde des affaires et de l'environnement, du milieu syndical, de la philanthropie et de la justice sociale, à l'initiative du Réseau canadien des subventionneurs en environnement (RCSE)