En cette journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes et des jeunes filles, le 25 novembre 2016, j'annonce que Saint-Jérôme se positionne dès aujourd'hui comme ville contre l'exploitation sexuelle, en limitant autant que possible les effets nuisibles découlant de la présence de salons de massage sur le territoire jérômien.

Je veux poser un geste fort pour envoyer un message clair aux établissements qui profitent de l'exploitation sexuelle pour s'enrichir et encouragent une façon de vivre qui ne cadre pas avec les valeurs de la société québécoise. Plus jamais je ne veux revoir de situations absurdes, comme celle en 2014 du Café de rue SOS qui s'occupe des jeunes défavorisés, et qui avait comme voisin immédiat un salon de massage. Heureusement, cet établissement a fermé ses portes.

Cependant, quand j'ai eu écho de la récente rumeur selon laquelle on cherchait à établir un salon de massage au centre-ville de Saint-Jérôme, j'ai rapidement décidé qu'il n'était pas question de revenir en arrière, ni tout simplement de déplacer le problème ailleurs en périphérie des zones habitées ou des institutions d'enseignement.

Les administrations passées ont eu l'intelligence de freiner la prolifération des bars de danseuses sur le territoire de Saint-Jérôme grâce au règlement de zonage, et le Service de police de Saint-Jérôme a mis en place, après les événements de 2014, des démarches réglementaires pour augmenter la surveillance des salons de massage.

Aujourd'hui, je dis aux promoteurs de ces salons : vous n'êtes pas les bienvenus, nous allons continuer à utiliser les pouvoirs que nous confère la loi pour vous encadrer.

Qu'on me comprenne bien toutefois : il faut évidemment distinguer la notion de massage octroyé par un massothérapeute, profession honorable liée au domaine de la santé et des soins de la personne, du massage donné dans un salon de massage où s'échangent des comportements sexuels en retour de sommes d'argent. Ce dernier fait partie de ce qu'on appelle le « commerce du sexe », il tolère et participe à l'exploitation sexuelle.

PORTE D'ENTRÉE

Quand on sait par ailleurs, et c'est ce qu'indiquent plusieurs études sérieuses d'ici et d'ailleurs - dont une étude récente du Conseil du statut de la femme -, que les salons de massage comme les bars de danseuses sont des portes d'entrée à l'exploitation sexuelle, une des formes les plus abjectes de la violence ; que d'autres études démontrent le mode de fonctionnement des proxénètes qui recrutent de jeunes femmes, parfois mineures, pour les faire travailler notamment dans des clubs de danseuses, des salons de massage pour ensuite les envoyer dans des agences d'escortes, ou pire dans la rue ; que 80 % des prostituées sont entrées dans le milieu lorsqu'elles étaient mineures, et que l'âge moyen d'entrée dans la prostitution au Canada est de 14 ans - quand on a conscience de ces données, on ne peut rester indifférent.

Je veux, en tant que père de deux enfants, m'assurer d'avoir fait tout en mon pouvoir pour que toutes les jeunes filles de Saint-Jérôme soient le moins possible vulnérabilisées par la présence de ce genre de commerce. Dans d'autres villes du Québec, on peut retrouver jusqu'à 200 salons de massage érotiques.

La loi m'empêche de leur fermer complètement la porte, mais je mettrai en place toute la réglementation nécessaire pour restreindre au maximum les effets néfastes découlant de leur commerce d'exploitation sexuelle, en interdisant qu'ils s'implantent à nouveau au centre-ville ou ailleurs à proximité des zones habitées ou des institutions d'enseignement, et qu'ils prennent de l'expansion sur le territoire de la ville. Le Maire est contre, mon administration est contre et je pense parler au nom de la très grande majorité des Jérômiens en affirmant qu'ils sont eux aussi contre la violence sexuelle faite aux femmes et aux jeunes filles.

En ce 25 novembre, posons individuellement et collectivement des gestes visant à éliminer la violence faite aux citoyennes d'aujourd'hui et de demain.