L'espionnage par le SPVM du téléphone de Patrick Lagacé a alerté bien des gens sur le danger qui guette nos démocraties.

Plusieurs grands journaux au pays et ailleurs dans le monde ont dénoncé cette situation, car elle soulève une véritable inquiétude pour la liberté d'expression et la protection de la vie privée.

Pour les journalistes, cette affaire témoigne du mépris affiché dans le milieu policier pour leur travail. Nous avons toutes les raisons d'être indignés, car ce précédent illustre avec éloquence la facilité avec laquelle il est possible à l'ère numérique d'épier à distance la vie privée de tous les journalistes et de tous les citoyens.

Le premier ministre Couillard a fait un premier pas dans la bonne direction. Il nous faut maintenant saisir cette occasion pour reprendre la discussion sur la protection des sources et des lanceurs d'alerte. Ne perdons plus de temps.

Il y a une dizaine d'années, Serge Ménard avait initié un projet de loi très bien étoffé sur la protection des sources journalistiques. La FPJQ aurait souhaité que ce dossier débloque à l'époque. Malheureusement, il n'a pas pu achever son travail. Depuis toujours, comme avocat, député et ministre de la Justice, Serge Ménard a défendu le rôle des journalistes dans notre société.

Nous pourrions l'associer à ce travail de réflexion annoncé par le premier ministre. Du même coup, il faut espérer que l'on puisse reprendre les recommandations de la commission Charbonneau afin de mieux défendre les lanceurs d'alerte, sans qui nous ne pourrions avoir une information solide sur nos institutions.