Faire les choses autrement. Mieux. Avancer dans la clarté. Nommer les choses par leur nom. Faire ainsi reculer l'hypocrisie et l'arbitraire. Voilà ce qui m'a animé dans ma campagne au leadership. Voilà comment je me comporte depuis que les membres du Parti québécois m'ont choisi.

J'ai agi ainsi dans quatre cas, déjà, et cela ne fait que commencer.

1) LES CANDIDATS

Dès le soir de mon élection, j'ai tendu la main aux autres candidats et me suis engagé à additionner leurs talents. Dans les jours qui ont suivi, chacun a reçu des tâches importantes. Les dossiers d'Alexandre Cloutier ont été bonifiés sur l'ensemble des dossiers jeunesse et j'y ai ajouté la responsabilité des rapports avec les autochtones, si importants pour lui et pour moi. Martine Ouellet a le mandat de réaliser, dans l'année, son projet de 50+1 réponses pour l'indépendance. Véronique Hivon est désormais mon bras droit pour la société civile, les initiatives citoyennes, la convergence et mes rapports politiques avec le Parti québécois. Paul St-Pierre Plamondon est mon conseiller spécial pour le renouvellement du parti auprès des entrepreneurs, de la diversité et des moins de 40 ans. Une telle vigueur dans le rassemblement d'anciens rivaux d'une campagne, c'est ma volonté et mon style. Le rassemblement doit dépasser les mots et s'incarner en actions.

2) LA PRÉSIDENCE DU CAUCUS

La tradition veut que le chef désigne le président du caucus de ses députés. J'ai renversé la table. J'ai voulu que les députés choisissent, démocratiquement, leur représentant. Une défaite pour l'arbitraire et la concentration du pouvoir. Une avancée pour le pouvoir des députés. Ils ont choisi Maka Kotto et je les en félicite. Il s'ajoute au réel renouvellement des officiers de l'aile parlementaire que j'ai choisi : un nouveau leader avec Pascal Bérubé, une nouvelle whip avec Carole Poirier. L'équipe est complétée par Sylvain Rochon, Mathieu Traversy comme député organisateur. Assiste à nos réunions, compte tenu de ses fonctions, Véronique Hivon. Renouvellement, solidité, diversité, collégialité.

3) LES NOMINATIONS DE DÉPUTÉS

Chaque formation politique doit désigner en son sein des députés pour des fonctions importantes. Jusqu'ici, le chef se réservait un pouvoir discrétionnaire total en ces matières. Là aussi, j'ai décidé de casser le moule. Pour la présidence et la vice-présidence de commissions parlementaires, j'ai désigné des gens d'expérience (ex-candidats, ex-officiers) qui ont la compétence et l'expérience pour assumer ces fonctions. Restaient quatre postes pour lesquels huit députés également qualifiés étaient intéressés. À l'arbitraire et au jeu du favoritisme, j'ai préféré une méthode équitable, le tirage au sort, où chacun a une chance égale. J'ai donné l'assurance qu'au prochain mandat, ceux à qui la chance n'a pas souri cette fois seront assurés d'occuper ces postes. Plutôt que le favoritisme, j'ai choisi l'équité.

4) LES RAPPORTS POLITIQUE/POLICE

Il y a ceux qui se satisfont des non-dits sur les informations informelles données au politique par les policiers. Il y a ceux qui poussent l'hypocrisie jusqu'à dire qu'aucune information n'est donnée. Foutaises. J'avance au contraire deux principes pour assainir les rapports politique/police. Comme je m'y suis engagé en campagne, j'estime que le directeur de la Sûreté du Québec devrait être nommé aux deux tiers par l'Assemblée nationale et ne devrait pas être remplacé au bon vouloir du gouvernement - ce que les libéraux ont fait en 2014 en dégommant sans ménagement le directeur de la SQ. Le fait que des enquêtes sur les malversations libérales soient en cours n'a pas dû être étranger à l'affaire. Ensuite, il est évident que toute enquête en cours doit rester totalement confidentielle pour tous, tant que le suspect n'est pas lui-même informé par les policiers qu'il fait l'objet d'une enquête. Le contraire serait une grave atteinte au travail policier.

Mais lorsque le suspect est informé, que se passe-t-il ? S'il s'agit d'un policier, il est tenu d'en informer son supérieur. S'il s'agit d'un pharmacien, il est tenu d'en informer l'Ordre des pharmaciens. Et on voudrait interdire à un premier ministre de savoir qu'un de ses attachés, un de ses députés, un de ses ministres même, se sait l'objet d'une enquête policière ? Absurde.

J'estime au contraire indispensable qu'au moment où l'enquête n'est plus confidentielle pour la personne visée, la police transmette la nature de la plainte au chef de parti, qui verra, selon la gravité des faits allégués, s'il doit suspendre ou déplacer son élu ou le membre de son personnel politique, le temps que l'affaire se conclue.

***

Il y aura, j'en suis certain, dans les prochaines semaines et les prochains mois d'autres moments où je voudrai bousculer les habitudes pour offrir plus d'équité et de clarté. On a souvent parlé d'une « autre façon de gouverner » sans trop savoir de quoi il s'agissait. Comptez sur moi pour la mettre en oeuvre, avec ma formidable équipe, dans les semaines, les mois et les années à venir.