Les candidats à la direction du PQ sont lancés dans un débat ésotérique sur la question d'un référendum sur l'indépendance. S'il est élu, Jean-François Lisée promet de ne pas tenir de référendum avant 2022. Paul St-Pierre Plamondon prend le même engagement. Martine Ouellet s'engage de son côté à en tenir un dès un premier mandat. Quant à Alexandre Cloutier, il demeure sur la clôture en reportant sa prise de position à six mois avant le prochain scrutin.

Comme on peut le constater, la voie à prendre est loin d'être claire et de faire l'unanimité. C'est ce qui explique pourquoi chacun des candidats essaie de se démarquer à partir de considérations d'ordre stratégique. Ils savent très bien que les Québécois ne veulent pas d'un troisième référendum et qu'une forte majorité de Québécois répondraient non à une question sur l'indépendance, mais ils refusent d'en dégager les conclusions.

En refusant de faire face au fait que les Québécois ne veulent pas de l'indépendance, Cloutier, Lisée et Plamondon ne se rendent pas compte qu'ils sont en voie d'ignorer de sérieuses leçons de notre propre histoire.

L'histoire nous rappelle que la puissante Union nationale créée par Maurice Duplessis, l'ancêtre du PQ, est disparue de la carte électorale au cours des années 70.

Elle avait commis l'erreur majeure d'ignorer la montée au sein de la population d'un fort sentiment en faveur de l'indépendance du Québec et de s'adapter en conséquence.

Autre leçon que les candidats à la direction ont choisi d'ignorer : ils refusent d'admettre que la défaite d'avril 2014 des péquistes provient du fait qu'ils n'ont aucunement tenu compte de la volonté de la population. C'est d'ailleurs ce qui a permis à un PLQ non renouvelé et sans programme autre que des coupes budgétaires de se faire élire. Comme le disait un humoriste, les péquistes ont arraché la défaite des mains de leurs adversaires.

CHANGEMENT DOULOUREUX

La conclusion à tirer de ces deux leçons me semble évidente. S'il ne veut pas disparaître comme l'Union nationale et, plus récemment, le Bloc québécois, le PQ n'a guère le choix. Il doit accepter démocratiquement que la forte majorité des Québécois ne veut pas de l'indépendance du Québec et il doit changer sa raison d'être. Un changement douloureux et difficile, mais duquel dépend sa survie.

En observant les acrobaties stratégiques des candidats à la direction du parti, je ne peux m'empêcher de penser qu'aucun d'entre eux ne possède le charisme et la crédibilité nécessaires auprès des militants indépendantistes pour faire face à la réalité et à ses exigences.