Depuis quelques années et dans la foulée de la conférence COP21 de Paris, Montréal exerce un fort leadership pour effectuer un virage majeur en accélérant l'électrification des transports afin de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.

L'an dernier, nous avons annoncé notre intention de déployer un réseau de 1000 bornes de recharge électriques d'ici 2020, autant au bénéfice des propriétaires de véhicules électriques que pour celui des usagers des véhicules électriques en libre-service (VLS). Le signal était clair. Il n'y a eu aucune surprise. Les exploitants actuels de VLS ont adhéré, dès le départ, à cet objectif d'électrification.

Par la suite, nous avons lancé un appel d'intérêt international, auquel des entreprises comme car2go et Communauto ont répondu. L'analyse des commentaires des entreprises intéressées, les rencontres qui ont suivi ainsi que l'étude d'exemples internationaux nous ont amenés à développer un modèle montréalais, ouvert à la concurrence, qui permet aux forces du libre marché d'opérer.

Parce que le succès de ce projet peut être décisif pour les Montréalais qui hésitent encore à acheter un véhicule électrique, je tenais à rectifier certains faits rapportés dans les médias.

1. On dit que notre administration veut mettre un frein au développement des VLS avec son projet d'électrification, qu'elle plafonne le nombre de VLS hybrides et à essence, qu'elle restreint l'augmentation de la flotte de car2go et Communauto.

Tout cela est sans fondement. La Ville n'a jamais établi de quotas, mais plutôt des cibles réalistes pour atteindre les objectifs d'électrification. Jamais nous n'avons plafonné le nombre de véhicules hybrides, électriques ou à essence.

Les exploitants peuvent continuer à remplacer leur flotte par des véhicules hybrides ou à essence, si c'est leur choix ; toutefois, ils perdent l'avantage de l'accès aux vignettes de stationnement universelles. De fait, rien n'empêche une entreprise d'aller sur le domaine privé, comme elles le font déjà.

2. Le tarif des vignettes, qui a augmenté de 30 %, a été établi pour mieux refléter le coût des services rendus aux opérateurs de VLS, à qui nous offrons l'avantage d'un accès privilégié au centre-ville et au domaine public. De plus, nous garantissons la pérennité de l'investissement pour ces entreprises, en délivrant des vignettes électriques sur une base annuelle et valides pour cinq ans.

3. Quant à l'argument voulant qu'il y ait du flou autour de l'entrée en vigueur des nouvelles règles, je rappelle que nous avons tenu pas moins de huit rencontres formelles depuis 2015 entre nos équipes et les exploitants car2go et Communauto.

Les discussions se poursuivront, notamment pour que le nombre de vignettes à délivrer reflète la capacité des entreprises actuelles à répondre aux exigences.

Nous prévoyons offrir près de 240 vignettes universelles pour véhicules électriques dès le 1er janvier 2017, en plus des 1100 vignettes pour véhicules hybrides ou à essence. C'est déjà plus que ce que les exploitants actuels seraient capables d'offrir en voiture électrique à court terme, selon leurs dires. On ne voit pas comment cette proposition restreint le nombre de VLS.

Pour réussir le virage électrique, il faut mettre en place des politiques et investir les sommes nécessaires pour les réaliser.

Notre responsabilité, c'est aussi de convaincre nos concitoyens de vivre différemment. De proposer de nouveaux standards pour se déplacer. De construire les infrastructures qui faciliteront les déplacements.

Le changement est toujours difficile pour une entreprise privée. Nous en sommes conscients. C'est pourquoi nous jouons franc jeu, en toute transparence. Notre modèle est évolutif. Nous sommes ouverts à l'adapter.

Nous avons déjà accordé une année de grâce aux exploitants de VLS pour assurer cette transition vers l'électrique, compte tenu de leurs contraintes. Toutefois, nous ne ferons aucune concession sur notre objectif de voir rouler des VLS 100 % électriques d'ici cinq ans.

Il faut cesser d'opposer VLS et électrification ; ce n'est pas l'un aux dépens de l'autre. Un service de taxi 100 % électrique existe déjà à Montréal. C'est la preuve que c'est possible.