Je tenais à t'écrire, et Andréane aura la gentillesse de te lire ces quelques mots, car je pense bien à toi ces jours-ci. Ton courage m'époustoufle. Ta façon de traverser cette étape m'inspire beaucoup et je tenais à ce que tu saches combien ta présence dans ma vie fut importante. Sans doute déterminante. Je t'ai connu alors que j'avais 6 ans et mes souvenirs de ce géant au rire contagieux ne m'ont jamais quittée.

Avec ton écoute et ta réelle ouverture aux jeunes esprits, tu as insufflé une confiance à toute une génération.

Pour ma part, j'avais accès à l'intime, aux jeux à Saint-Ours, à tes récits toujours punchés, à tes blagues, que je te revois raconter avec l'envie d'en rire toi aussi, avec nous.

Grâce à Andréane, avec qui j'ai le privilège de traverser la vie, j'ai pu suivre ton parcours, de loin puisque nous étions adultes. De près, par ses confidences. Toujours avec l'intérêt d'une « presque parente », tant nous avons été, elle et moi, des soeurs dans notre enfance.

Avec La parole aux enfants, à laquelle j'ai eu le bonheur de participer, tu faisais faire un pas énorme à tous les enfants, en leur offrant la possibilité de tenir le bâton de parole devant des adultes. Tu leur signifiais que leur pensée, leur opinion, leurs idées étaient dignes d'être entendues par la société.

Je ne crois pas qu'il y ait eu d'équivalent à la télévision. La radio a pris le relais, avec différentes émissions, mais la qualité des échanges de La parole aux enfants reste bien précieuse dans la construction d'une identité et j'y repense avec beaucoup d'émotion.

Plus tard, avec Les tacos, Les six doigts de la main ou Le violon de Gaston, tes acteurs étaient criants de vérité. Le cinéma m'apparut accessible. À notre portée.

Je tenais à te remercier pour cette merveilleuse incursion, expérience initiatrice, qui aura eu un impact énorme sur la petite fille assez timide que j'étais.

Tout un monde s'ouvrait au bout de tes bras, que tu nous tendais généreusement.

Je te serre à mon tour, bien tendrement.

 - Jennifer