À chaque siècle, ses projets mobilisateurs. Autant au XXe siècle, le projet de la Baie-James a permis au Québec de réduire sa dépendance au pétrole tout en développant son économie, autant la transition énergétique et le développement des énergies renouvelables seront les moteurs du développement durable québécois du XXIe siècle.

Le début, aujourd'hui, de la commission parlementaire sur le projet de loi 106, portant sur la mise en oeuvre de la Politique énergétique 2030, marquera une date importante dans la mise en oeuvre du développement des énergies renouvelables et de l'efficacité énergétique. Les cibles sont ambitieuses : augmenter annuellement de 1 % l'efficacité énergétique de notre économie et de 2 % la part des énergies renouvelables tout en réduisant d'environ 3 % chaque année la part des produits pétroliers.

Dans un tel contexte, les actions hâtives prennent toute leur signification, car tout ce qui ne sera pas fait cette année accroît l'effort à réaliser dans les années à venir.

La naissance de Transition énergétique Québec devient donc un impératif, car il nous faut un coordonnateur national capable de bâtir des consensus, d'obtenir le meilleur de nous tous, tout en nous indiquant le chemin parcouru et la route qu'il nous reste encore à faire.

Soyons bien clairs, personne ne se couchera un soir avec une auto fonctionnant à l'essence pour se réveiller le lendemain avec un véhicule électrique ou alimenté aux biocarburants. Une série de cibles, de programmes et d'incitatifs doivent être développés et annoncés prochainement afin de rendre accessibles les énergies vertes, les produits les consommant et les applications permettant d'en maximiser l'efficacité.

CHANTIER EXTRAORDINAIRE

La transition énergétique doit donc être vue comme un extraordinaire chantier permettant la naissance, la croissance et le rayonnement à l'international de ce que nous avons de meilleur : des gens d'affaires audacieux ; une jeunesse innovante ; des institutions de recherche structurantes ; des communautés qui développent des projets structurants ; une économie qui se diversifie et se décarbonise. Voilà ce qui est devant nous.

Rappelons-nous que le réchauffement climatique est tout sauf gratuit. Les changements climatiques nous touchent. Le ministère canadien de la Sécurité publique évalue qu'en moyenne, les dommages causés par les désastres naturels liés aux changements climatiques nous auront minimalement coûté 5 milliards d'ici 2020, soit plus de 1 milliard par année.

En tant que Québécois, nous avons raison de nous féliciter de consommer une électricité produite à 99 % de sources renouvelables. Cette caractéristique ne doit cependant pas nous faire oublier le fait que nous importons plus de 55 % de l'énergie que nous consommons. Nous sommes donc loin d'être en surplus énergétique ! Dépêchons-nous d'utiliser notre électricité disponible pour remplacer une partie du pétrole que nous importons. Valorisons notre biomasse résiduelle ou nos résidus alimentaires ou le contenu de nos poubelles pour en faire des biocombustibles. Installons des panneaux solaires. Devenons des exportateurs d'hydrogène de source renouvelable.

Nous sommes dans une position idéale pour bénéficier des bienfaits économiques, sociaux et environnementaux d'une transition énergétique réussie, tant au niveau des régions que des grands centres. Voilà pourquoi nous devons nous assurer de l'implantation rapide et efficace de Transition énergétique Québec (TEQ) et du développement de plans d'action concrets.