« L'assurance-emploi est une politique sociale et économique essentielle ; elle doit faire beaucoup plus pour aider les Canadiens lorsqu'ils en ont besoin ». Ces mots, qui sont en gros caractères dans le programme électoral du Parti libéral du Canada, nous aurions pu les écrire.

D'autres aussi : « un système d'assurance-emploi versatile et fiable est crucial » [...] c'est « un ancrage de sécurité économique pour les travailleuses et travailleurs ».

Le programme d'assurance-emploi, au cours des 25 dernières années, a été considérablement malmené par tous les gouvernements qui se sont succédé à Ottawa. Tous ont imposé des compressions à ce régime, de telle façon que la couverture actuelle, c'est-à-dire le pourcentage de chômeurs qui ont accès à des prestations, est aujourd'hui de 38 %.

La dernière réforme des conservateurs (2012 et 2013) a ajouté à l'odieux, catégorisant les chômeurs selon le recours passé aux prestations et définissant des droits et des obligations différents d'une catégorie à l'autre. On visait sans ménagement et sans détour ceux qualifiés dorénavant de prestataires fréquents, principalement des saisonniers, et surtout concentrés au Québec et dans les provinces atlantiques. En effet, 75 % d'entre eux vivaient dans l'est du Canada. L'objectif était clair.

Toutes ces contre-mesures ont eu un effet immédiat sur la caisse : dégager des surplus à coup de milliards : 2,9 en 2013, 4 en 2014 et 4,6 en 2015. Cette année, en 2016, le Rapport actuariel sur le taux de cotisation prévoit un surplus de 3,3 milliards. Il n'est plus nécessaire, je crois, de rappeler que la caisse est exclusivement financée par les cotisations des employeurs et des travailleurs, et que l'État n'y met pas un sou, alors qu'il s'est malgré tout approprié ces surplus, sans aucune gêne.

Depuis toutes ces années, nous menons une campagne contre un programme qui ne répond plus au rôle qui lui est attribué, qui est devenu inutilement complexe, en quelque sorte un monstre à mille têtes. Alors quand ce sujet est devenu un enjeu au cours des dernières élections fédérales, quand nous avons vu le Parti libéral du Canada ajouter sa voix à celles du Bloc québécois et du NPD pour réclamer des améliorations, quand nous avons constaté que le Parti conservateur était placé sur la défensive, nous n'avons pas feint notre plaisir.

LES ENGAGEMENTS PROGRESSISTES DU PLC

• Annuler la réforme conservatrice de 2012 ;

• Abolir le critère d'admissibilité fixé à 910 heures ;

• Réduire le délai de carence de deux à une semaine ;

• Augmenter les prestations compassion de 6 à 26 semaines et les rendre accessibles aux aidants naturels qui s'occupent d'un proche gravement malade ;

• Mettre en place des balises pour s'assurer que les contributions à l'assurance-emploi soient utilisées uniquement pour financer les prestations et le programme.

Cela a suscité énormément d'espoir parmi la population et particulièrement dans les régions affectées par un chômage important. Cet espoir, nous le partageons. C'est la première fois depuis de nombreuses décennies qu'un gouvernement s'engage à améliorer ce régime devenu malade.

Quelque 15 000 saisonniers vivant principalement dans l'est du Canada et dans des régions dont l'économie est dominée par l'emploi saisonnier ont ce même espoir que le gouvernement apporte une solution au cruel problème du « trou noir », cette période sans revenu entre des prestations de chômage terminées et la reprise du travail. De la même façon, les prestations maladie actuellement de 15 semaines devraient être rehaussées au même niveau que les prestations compassion, soit 26 semaines, pour tenir compte des personnes touchées par une maladie grave.

On ne règle pas tout, mais on s'engage sur la bonne voie, celle de rétablir un régime d'assurance-emploi mieux équilibré, ayant « au coeur de son mandat d'offrir une sécurité du revenu aux travailleuses et travailleurs ». Nous sommes là et nous soutiendrons une telle perspective, monsieur Trudeau. Soyez-en assuré.