Tout le monde connaît le vieux dicton selon lequel il existe deux certitudes dans la vie : la mort et les impôts. Au Québec, on peut ajouter la péréquation à cette malheureuse liste.

La péréquation est ce programme qui, selon le ministère des Finances à Ottawa, vise à atténuer les disparités fiscales entre les provinces en transférant des paiements aux gouvernements provinciaux « moins prospères » afin que ceux-ci puissent fournir à leurs résidants des services publics sensiblement comparables à ceux des autres provinces. Sans surprise, le récipiendaire principal du programme est le Québec.

Chaque année, nos gouvernants annoncent de nouvelles augmentations à la portion québécoise. Chaque année, le gouvernement du Québec accepte le chèque sans broncher et sans en faire tout un plat. Pourquoi ? Parce qu'il en a vraiment besoin, étant dans une situation fiscale précaire de façon quasi permanente. 

Cette année, donc, le nouveau gouvernement libéral à Ottawa a annoncé que le Québec recevrait plus de 10 milliards pour l'exercice financier de 2016-2017, ce qui représente plus de la moitié du programme total de la péréquation. Les Québécois, qui représentent actuellement un peu de moins de 24 % de la population canadienne, reçoivent ainsi plus de 50 % de ces transferts.

Quelle honte ! Il n'y a aucune raison d'accepter la médiocrité économique et la dépendance fiscale au Canada anglais.

Nous avons toutes les ressources pour être une province riche et autonome sur le plan financier. De l'époque de la Nouvelle-France jusqu'à aujourd'hui, les Québécois ont toujours été un peuple de bâtisseurs. Renouons avec cet esprit pour se sortir de cette torpeur. Notre dépendance n'est pas une fatalité. Et notre adhésion collective au fameux « modèle québécois » n'en est pas une non plus.

Nous pouvons faire mieux, nous pouvons rendre notre économie plus dynamique, en mettant en place des politiques publiques qui favorisent l'entrepreneuriat, notamment. Nous pouvons arrêter de donner des augmentations de salaire indues aux centaines de milliers de fonctionnaires de l'État québécois. Nous pouvons arrêter de lever le nez sur le développement de ressources naturelles du territoire de la province. Nous pouvons arrêter de surtaxer nos citoyens. La liste pourrait s'éterniser. Mais, il est beaucoup plus facile de se pavaner à Paris en reniant le développement de ressources naturelles que de se rendre autonome. Il est beaucoup plus facile d'accéder aux demandes des grandes centrales syndicales que de se rendre autonome.

Il en va de notre fierté collective, cessons la dépendance économique au reste du Canada.