Radio-Canada n'est pas au bout de ses peines, malgré les engagements pris par le nouveau gouvernement libéral. Certes, on doit se réjouir de l'annonce prochaine d'une injection de 150 millions à la société d'État.

De même, l'engagement de revoir le mode de nomination du PDG de la Société Radio-Canada et des membres de son conseil d'administration constitue un espoir d'une plus grande transparence et d'une indépendance accrue à l'égard du pouvoir politique. J'ai souligné amplement les écarts de conduite de l'actuelle administration dans mes livres Ici était Radio-Canada (Éditions Boréal) et Losing Our Voice, Radio-Canada Under Siege (Dundurn Press).

Or, voilà que la situation se complique.

Nous avons tous appris que Stephen Harper avait procédé en catimini à plusieurs nominations partisanes au cours des semaines qui ont précédé la dernière élection.

Parmi ses nominations, M. Harper a nommé ou renouvelé trois administrateurs au conseil d'administration de Radio-Canada.

Ce sont Edward Boyd (don de 1200$ au Parti conservateur (PCC) en 2012), Rob Jeffery (contribution de 400$ au PCC en 2012) et Norman May (conseiller de la reine, Stephen Harper lui a remis la médaille du Jubilé de la reine en 2013).

Tous trois seront en poste jusqu'en 2020. C'est donc dire que tous les membres de l'actuel conseil auront été nommés par l'ancien premier ministre. Comme obstacle au changement promis, c'en est tout un !

La mission que le gouvernement conservateur avait confiée à ce conseil et à son PDG, Hubert Lacroix, était de réduire considérablement la taille de l'entreprise et de diminuer son importance comme institution au pays. La ministre du Patrimoine, Mélanie Joly, devra donc composer avec un C.A. conservateur dirigé par un PDG qui a fort bien servi les intérêts du Parti conservateur au cours des sept dernières années. Que fera cette administration avec les engagements financiers du nouveau gouvernement libéral ? Quel est le plan pour l'avenir du diffuseur public ?